- Chronologie des évènements -

10-29 décembre 2012

Les rebelles de la Seleka lancent une offensive depuis la préfecture de la Vakaga. Deux colonnes traversent le pays, et s’emparent des principales villes sans rencontrer de véritable résistance des FACA, les Forces armées centrafricaines. Les pick-up rebelles entrent dans Sibut le 29 décembre. Les pays d’Afrique centrale leur font comprendre qu’ils n’iront pas plus loin « la ville de Damara constitue la ligne rouge à ne franchir sous nul prétexte » indique Idriss Déby dans un communiqué signé au nom des pays d’Afrique centrale.

Les Forces armées centrafricaines (Faca) stationnées à Sibut avaient quitté la ville pour se positionner à Damara. © AFP/Fred Dufour
11 janvier 2013

Un accord de paix prévoyant un cessez-le-feu entre la Seleka et le gouvernement et la formation d'un gouvernement d'union nationale est signé à Libreville.

Le président centrafricain François Bozizé (à droite) et le représentant de la Seleka Michel Djotodia, le 11 janvier 2013 à Libreville, au Gabon. © AFP/Steve Jordan
17 mars 2013

Les éléments les plus radicaux de la Seleka font venir les cinq ministres du gouvernement d’union nationale à Sibut, les retiennent et lancent un ultimatum au président Bozizé qui prend fin le 20 mars 2013.

AFP/Sia Kambou
21-24 mars 2013

Deuxième offensive de la Seleka. Une colonne rebelle passe par le nord-ouest pour redescendre sur Bangui et traverse Bouca, Bossangoa, Bossembélé, Boali. Une deuxième colonne traverse la « ligne rouge » de Damara et s’avance vers la capitale. De violents affrontements ont lieu avec les forces sud-africaines. Le 24 mars 2013, la Seleka entre à Bangui. Le président François Bozizé se réfugie au Cameroun et Michel Djotodia se proclame chef de l'Etat. Les pillages commencent. La Seleka prend le chemin de l’Ouest.

Reuters/Alain Amontchi
18 août 2013

Michel Djotodia prête serment. Conformément au vœu des chefs d’Etat d’Afrique centrale, formulé dès le 4 avril, une transition censée durer 18 mois débute.

Août-septembre 2013

Les affrontements se multiplient entre groupes d’autodéfense anti-balaka et Selekas dans l'ouest du pays. Les anti-balaka ne s’en prennent pas qu’aux combattants ex-rebelles, ils ciblent aussi les populations musulmanes accusées d’être leurs complices.



« Quels que soient les auteurs de ces crimes, dès l’instant qu’ils ont pris les armes pour tuer des personnes innocentes, ils méritent d’être condamnés... » Nicolas Tiangaye, Premier ministre centrafricain, propos recueillis par RFI.
13 septembre 2013

Michel Djotodia ordonne la dissolution de la Seleka alors que le pays est plongé en plein chaos. La décision n’est pas suivie d’effet.

16 novembre 2013

L’assassinat du magistrat Modeste Bria provoque une vague d’indignation à Bangui. Elle démontre la fragilité du système judiciaire face aux porteurs d’armes.

5 décembre 2013

Offensive anti-balaka à Bangui. La capitale se retrouve plongée dans le chaos.



Témoignage d’un habitant de Boy-Rabe à Bangui, propos recueillis par Laurent Correau, RFI
5-6 décembre 2013

Résolution de l'ONU autorisant le déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour un an. Dès le vote de la résolution, débute l’opération française Sangaris destinée à rétablir la sécurité dans le pays. Les massacres de la veille ont fait plus de trois cent morts.

RFI/Olivier Fourt
10 janvier 2014

Incapable de ramener le calme dans le pays, où les Seleka et les anti-balaka font régner la terreur, Michel Djotodia démissionne et part en exil à Cotonou, au Bénin. Le 20 janvier 2014 Catherine Samba-Panza est élue par les membres du CNT, l’Assemblée de transition, pour le remplacer à la tête de la République centrafricaine. Le 27, les éléments de la Seleka quittent le camp de Roux, siège du pouvoir depuis le coup d’Etat de mars 2013.

Catherine Samba-Panza à l'Assemblée nationale, à Bangui, après son élection à la présidence de la transition en RCA, le 20 janvier 2014. © Reuters/Siegfried Modola
28 janvier 2014

L’Onu autorise le déploiement de 500 militaires européens en RCA et prévoit des sanctions pour les auteurs de violences. L’opération Eufor RCA prendra le relais des soldats de Sangaris pour la sécurisation de l’aéroport de Bangui le 30 avril, puis des 3e et 5e arrondissements de la capitale.

Patrouille de l'Eufor à Bangui, le 20 janvier 2015. AFP / Stringer
5 février 2014

Le lynchage d'un militaire accusé de complicité avec la Seleka, en pleine cérémonie publique à Bangui à l’ENAM (école nationale de l’administration et de la magistrature), choque l'opinion internationale.



Babacar Gaye, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, propos recueillis par Laurent Correau, RFI
10-16 février 2014

Le commandant de l'opération Sangaris durcit le ton envers les miliciens anti-balaka après de multiples exactions, et les décrit comme les « ennemis de la paix ». Le 16 février 2014, une opération de désarmement des anti-balaka est lancée dans Bangui.

Francisco Soriano, dirigeant de l'opération française Sangaris, le 5 février 2014 à Bangui. © Reuters/Siegfried Modola
3 mars 2014

L'ONU recommande le déploiement de près de 12 000 casques bleus.

29 mars 2014

Une colonne de militaires tchadiens ouvre le feu sur des anti-balaka au PK12, à l’entrée nord de Bangui. Entre 7 et 30 morts selon les sources. Trois jours de deuil national sont décrétés.



3 avril 2014

Le Tchad annonce le retrait de ses troupes de Centrafrique. Pour le Tchad, la coupe est pleine. Ndjamena ne supporte plus les critiques politiques ou médiatiques sur le comportement de ses soldats déployés en Centrafrique, accusés régulièrement de commettre des exactions.



« Nous avons suffisamment encaissé. Et il est tout à fait légitime pour nous de défendre quand même la réputation de nos forces. » Moussa Faki Mahamat, ministre tchadien des Affaires étrangères, propos recueillis par Pierre Pinto
9 mai 2014

Sanctions de l'ONU contre François Bozizé, le coordinateur des milices anti-balaka, Levy Yakété, et le numéro 2 de l'ex-coalition Seleka, Noureddine Adam. Le 13, les Etats-Unis sanctionnent à leur tour ces trois hommes, mais aussi Michel Djotodia, le chef de la Seleka et Abdoulaye Miskine, le chef d’un autre groupe armé, le FDPC.



« Les éléments contre ces trois personnalités étaient accablants. Cela n’exclut pas que le Conseil de sécurité élargisse ces sanctions à d’autres personnes à l’avenir. C’est aussi un message fort à ceux qui aujourd’hui encore commettent des violences en Centrafrique », Frédéric Jung, porte-parole de la mission française à l'ONU, propos recueillis par Karim Lebhour, RFI
13 mai 2014

La photojournaliste française, Camille Lepage est tuée dans la région de Bouar dans l’Ouest lors d’un reportage sur les anti-balaka.

© AFP / Fred Dufour
28 mai 2014

Le site de déplacés de l’église catholique de Fatima à Bangui est attaqué par des hommes armés venus du kilomètre 5. Il y a une quinzaine de morts. Regain de tensions dans la capitale.

11 Juillet 2014

A l’issue de son Congrès à Birao, la Seleka reconduit Michel Djotodia à la tête du mouvement. Les ex-rebelles disent désormais s’appeler FPRC, Front populaire pour la renaissance de Centrafrique.

24 juillet 2014

Un accord de cessation des hostilités est signé à Brazzaville entre protagonistes de la crise.

La présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza à la tribune, lors des négociations de paix à Brazzaville, le 21 juillet 2014. AFP/Guy Gervais
25 août 2014

Deux factions de la Seleka, celle du général Zoundéko et celle du général Ali Darassa s’affrontent à Bambari (centre). Le 27 octobre, Ali Darassa crée un mouvement dissident de la Seleka, l’UPC (l’Union pour la Paix en Centrafrique). Le 2 novembre, les partisans de Noureddine Adam (FPRC) organisent leur propre assemblée générale à Kaga Bandoro. Les proches de Zacharia Damane créent le RPRC (Rassemblement Patriotique pour le Renouveau de Centrafrique) le 21 novembre à Bria. L’éclatement de l’ancienne rébellion est consacré.

Vue de locaux de la Seleka, à l'entrée de Bambari, le 19 avril 2014. AFP/Miguel Medina
15 septembre 2014

La nouvelle force de l'ONU, la Minusca, prend le relais de la Misca. Elle doit compter, à terme, 12.000 soldats et policiers.

Babacar Gaye, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU. © United Nations, New York
6 octobre 2014

Une grenade est jetée sur le marché de Gobongo au nord de Bangui. Début d’une nouvelle flambée de violences dans la capitale qui durera une dizaine de jours.

8 octobre 2014

Un casque bleu pakistanais et tué dans une embuscade contre un convoi de la Minusca à Bangui. C’est le premier casque bleu tué en Centrafrique.

11 novembre 2014

A Bangui, les ex-Seleka cantonnés au camp Béal dans des conditions misérables menacent de faire exploser un dépôt de munitions s’ils ne touchent pas leurs « droits de démobilisation » sous 72 heures.

22 décembre 2014

Le médiateur Denis Sassou Nguesso entérine le report de la fin de la transition de 6 mois, pour août.

17 janvier 2015

Arrestation par la Minusca à Bouca du chef anti-balaka Andilo. Cette arrestation provoque une série d’enlèvements à Bangui, le 19 janvier, l’humanitaire française Claudia Priest et le religieux Gustave Reosse, libérés le 23 janvier. Les ravisseurs obéissant aux ordres du frère d’Andilo, Dieudonné Ngaibona, réclament la libération du chef anti-balaka. Quelque jours plus tard, le 25, c’est le ministre et chef de groupe armé, Armel Sayo, qui est kidnappé à son tour. Il sera relâché le 11 février.

21 janvier 2015

Lancement officiel des consultations à la base par le Premier Ministre Mahamat Kamoun. La dernière équipe de « facilitateurs » se rend à Birao les 8 et 9 mars.

21 février 2015

Conclusion à Nairobi d’un accord entre des anti-balaka et les représentants du FPRC (ex-Seleka). Les signataires disent adhérer à l’accord de Brazzaville. Dans une mouture précédente, signée le 22 janvier, les anciens belligérants prévoyaient un accord de cessez-le-feu, mais aussi la mise en route d’une nouvelle transition et l’octroi d’une amnistie. Il a été dénoncé par les pays d’Afrique centrale et les autres partenaires internationaux de la Centrafrique. Les pays de la région ont estimé que tout accord signé en dehors du processus de Brazzaville « est nul et de nul effet »

15 mars 2015

Fin du mandat d’Eufor RCA. La mission européenne devient une «Mission militaire européenne de conseil» en République centrafricaine (EUMAM RCA).

14 avril 2015

A leur tour, Michel Djotodia et François Bozizé signent, sous l’égide de la présidence kenyane, la déclaration d’engagement de Nairobi. Ils se rallient donc au processus de Brazzaville.

4-11 mai 2015

le Forum de Bangui

Les Forces armées centrafricaines (Faca) stationnées à Sibut avaient quitté la ville pour se positionner à Damara. © AFP/Fred Dufour