Habitant au centre d'une métropole, cette famille recomposée constitue une référence représentative en France et dans le monde, la population devenant de plus en plus urbaine au fil du temps.

Au début de sa vie professionnelle, le père a acheté un appartement dans un immeuble de style haussmannien. Il est architecte et a un enfant. La mère travaille dans une maison d’édition et a une formation de journaliste. Elle a un enfant également.

Ils ont agrandi l’appartement en achetant le studio voisin pour l’adapter aux besoins des enfants. Ils sont avant tout attachés à leur liberté et vivent dans un espace confortable de 90m² composé de trois chambres, une salle de bain, une cuisine, un grand salon.

Quelle transition énergétique pour cette famille ?

Pour la famille aisée urbaine, la transition énergétique consistera à changer certains éléments de son mode de vie qui pèseront de plus en plus lourd dans son budget. Cette famille devra modifier ses déplacements, notamment les voyages, et s’équiper différemment pour rester maître de ses dépenses. Elle devra ainsi s’adapter à la forte hausse des prix des énergies pendant les deux décennies entre 2030 et 2050. Une augmentation résultant à la fois d’une demande mondiale croissante et de gisements beaucoup plus coûteux à exploiter. A cela s’est ajoutée une taxe sur les combustibles fossiles proportionnelle à leur contenu carbone .

Emissions de gaz à effet de serre (en tonnes équivalent CO2) par personne de la famille aisée urbaine française en 2015


Les chiffres des émissions de gaz à effet de serre incluent le dioxyde de carbone (CO2), mais aussi le méthane, les gaz fluorés, l’oxyde nitreux et l’hexafluorure de soufre. Ceci permet de tenir compte des activités liées à l’alimentation ou à la consommation des familles comme l’agriculture ou l’industrie.

L’émission moyenne pour contenir le réchauffement climatique à 2°C en 2050 est de 1,6 t de CO2 par personne par an.
La France produit quatre types d'énergie très ciblés sur des usages.


Emissions de dioxyde de carbone (CO2) par pays et par habitant



Si on considère les émissions globales de CO2 par pays , sur les 216 recensés, les trois pays les plus pollueurs sont la Chine, les Etats-Unis et l’Inde. L’Allemagne les talonne de près en 6e position, la France est placée en 17e position, l’Algérie en 34e position, le Pérou en 50e position et le Sénégal en 106e position.


La rénovation de leur logement



Dès 2015, ils entreprennent la rénovation de leur appartement. Pour mener à bien le projet, ils se sont appuyés, avec les autres copropriétaires, sur le dispositif de « Coach Copro ». La principale difficulté était de conserver le confort de « l’ancien » et son esthétique (les chauffages en fonte) tout en maîtrisant les coûts. Les copropriétaires ont finalement opté pour une bonne réhabilitation afin de mieux valoriser leur bien dans le futur, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux et, pour certains habitants, de possibilités d’emprunt bancaire. Les travaux réalisés entre 2015 et 2030 leur permettent de diminuer leur consommation d’énergie. La façade tarabiscotée n'a pas permis de réaliser l'isolation par l'extérieur.




Ils sont passés au chauffage urbain et ont mis en place un équipement domotique pour gérer les températures à distance et les régler par pièce. Pour bénéficier pleinement de leurs économies, ils ont installé des compteurs de chaleur . En 2050, ils réalisent des travaux complémentaires pour réduire encore leur consommation.




Un logement connecté




En 2030, les enfants font partie d’une génération plus sensible à la préservation de l’environnement que celle de leurs parents. Branchés et adeptes des comptages et de traçabilités en tout genre, ils ont pris la main sur les outils domotiques. La fille a trouvé une application pour compter les consommations d’eau et la faire utiliser par ses parents. Ce qui les a incités à poursuivre, depuis 2015, leurs efforts et s’engager dans le défi « Familles à Energie Positive ». Ils sont parvenus à un gain de consommation de 15%.


En 2050, le quartier est connecté au réseau de gestion intelligente d’électricité, smart grid , permettant l’effacement des consommations électriques de pointe. Davantage d’équipements sont accessibles en consommation collaborative, grâce notamment aux politiques publiques et à l’évolution des valeurs et des mœurs.




Pratiquer une consommation collaborative


Aujourd’hui, cette famille fait déjà usage des services collaboratifs, notamment le partage de voiture, et d’appartement pour les vacances dès lors que les moyens de communication permettent d’y avoir accès rapidement. Initialement, ils avaient envisagé d’acheter une résidence secondaire pour eux seuls. Mais pourquoi aller toujours au même endroit alors que l’on peut changer ?

Cette famille intègre un réseau d’échange de résidences secondaires en 2030, afin de varier les plaisirs et de maximiser l’occupation de leur deuxième logement, dont la gestion pèse sur leur budget. Pour le moment, les parents ne souhaitent pas s’impliquer dans davantage de pratiques d’échange ou de partage, par exemple dans leur immeuble, pour de petits équipements. Collaborer oui, mais ils ont encore le souci de préserver leur propriété.

En 2050, la famille urbaine aisée s’engage dans des pratiques collaboratives à l’étranger, à travers notamment l'écotourisme . Les freins à une gestion collective de certains de leurs biens sont loin derrière eux.




Le changement des pratiques liées aux transports


En 2015, ils ont une petite voiture dont ils se séparent quelques années plus tard en raison de la difficulté à se garer dans leur quartier.


Evolution de l'usage du mode de transport
(Emissions de gaz à effet de serre en kg équivalent CO2 par famille)


Petite voiture, bus, RER, vélo, avion et train
Travail : 1 535 kg
Loisirs, vacances : 1 311 kg

Vélib, autolib, bus, métro, avion, train, rollers et trottinettes
Travail : 545 kg
Loisirs, vacances : 1 144 kg

Vélo, bus et métro, voiture électrique en autopartage, avion et train
Travail : 170 kg
Loisirs, vacances : 369 kg




Depuis 2020, les parents ont recours aux véhicules en autopartage. Les enfants utilisent à la fois vélos, rollers et trottinettes, bus et métro. La circulation automobile s’est réduite dans l’agglomération, depuis l’amélioration des réseaux de service public. Les familles privilégient les transports en mode doux (marche à pied ou le vélo particulier) et les bus électriques depuis que ceux-ci se sont nettement améliorés. Les enfants naviguent d’un mode à un autre, toujours plus mobiles.
En 2030, au collège, les enfants, bénéficient d’un assouplissement des emplois du temps puisque l’enseignement se fait en partie à distance, grâce aux outils connectés.
En 2050, le télétravail et les espaces de travail partagés (coworking) pour les professions du tertiaire se sont développés. Cette nouvelle organisation des temps de travail optimise la mobilité quotidienne. Les progrès sont aussi liés à la diffusion des systèmes électroniques.




Le dilemme des voyages longue distance


Aujourd’hui, la famille voyage régulièrement, plusieurs fois par an, pour aller à la découverte de nouvelles cultures et paysages. Une passion à laquelle ils ne sont pas prêts de renoncer. D’autant plus que leurs enfants y ont pris goût rapidement.

Un dilemme se pose, le prix des énergies explose augmentant le coût de leurs voyages et de leur empreinte écologique. Au début, ils cherchent à compenser les émissions importantes de CO2 générés par leurs voyages de vacances en faisant des économies d’énergie par ailleurs. Mais on est loin du compte, la facture de l’aérien pèse lourd dans la balance.

Ne restant pas sourds à l’urgence climatique, ils décident finalement d’alterner les voyages longue distance à l’étranger et les vacances en France.

Ils s’investissent aussi davantage dans des excursions locales, en Ile-de-France, des efforts ayant été faits par les collectivités locales pour préserver et valoriser les richesses paysagères et leur patrimoine. Cette évolution des pratiques est liée aux activités des enfants qui, adeptes de sports de nature, favorisent les week-ends sportifs intenses aux visites culturelles à l’autre bout de monde.



L’enjeu principal est la réduction de l’empreinte liée aux déplacements sur longue distance. En effet, cette famille a tous les traits de la génération hypermobile. La famille cherche donc à concilier son aspiration au voyage, avec le respect des limites de la planète. Elle fait du tourisme de long séjour, voire une expatriation de quelques mois, permise avec les cours à distance et le télétravail. Cela lui permet de diviser le nombre de voyages en avion par trois par rapport à la situation de 2010 (tous les deux ans).





Les émissions de CO2 par mode de transport
(au km par passager)


Source : http://www.consoglobe.com

Moins de viande dans leur assiette


Aujourd’hui, cette famille est abonnée à un réseau de distribution de paniers de produits biologiques ou locaux « sur mesure », qu’ils commandent en fonction de leurs envies et besoins. Ils utilisent sinon pour les consommations courantes, un marché de producteurs locaux, et un petit supermarché qui se trouve non loin de chez eux . Ils sont attentifs à la qualité des produits alimentaires et consomment beaucoup de viande.




Les émissions de CO2 liées aux viandes
consommées quotidiennement en France




On estime que chaque Terrien consomme 730 grammes de viande par semaine, soit plus que les 500 g que préconise le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) pour chaque personne à l'horizon 2050 dans un scénario de stabilisation du climat. En diminuant la consommation de viande bovine, il serait possible de réduire de 36 % les émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole, et de 8 % les émissions totales.
C'est ainsi qu'à partir de conseils nutritionnels et sanitaires, la famille a réduit sa consommation de viande en 2030 et a augmenté sa consommation de protéines végétales.

Comment manger moins de viande ?


En diminuant la consommation de viande bovine, il serait possible de réduire de 36 % les émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole, et de 8 % les émissions totales.

En 2050, l’agriculture biologique est en expansion, les pesticides sont de moins en moins utilisés. D’une manière générale, l’agriculture émet moins de gaz à effet de serre et stocke plus de carbone dans le sol. La chaîne logistique d’approvisionnement change, les hypermarchés et les distributeurs privilégient les circuits courts.




Un comportement citoyen favorable à la transition énergétique

Tout en conservant un mode de vie flexible, cette famille est passée d’un mode de vie tourné sur elle-même à une implication plus forte dans la vie collective. Elle a revu sa manière de voyager, ses consommations énergivores en adoptant un comportement citoyen.

Evolution des émissions de gaz à effet de serre (en tonnes équivalent CO2) par personne de la famille aisée urbaine française


On constate qu’entre 2015 et 2050, les émissions de gaz à effet de serre de cette famille ont baissé. Ceci s’explique en partie par un changement de mode de vie mais aussi par des choix d’utilisation d’énergies plus décarbonnées et un contexte le permettant.

En 2050, les générations d’actifs ont largement adopté de nouvelles façons de penser et de faire, qui s’avèrent déterminantes pour la transition écologique et sociale avec la diffusion d’une culture commune climat-énergie nouvelle, technique et scientifique.

La famille aisée urbaine demeure en deçà du seuil d’émission de gaz à effet de serre par habitant de 1,6 t équivalent CO2.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre pourra être obtenue pour cette famille par : Les politiques publiques nécessaires à l’amélioration des conditions de vie de cette famille :