MILITANT
Nelson Mandela abandonne un destin privilégié auprès de Jongintaba, le roi coutumier des Thembu – la tribu de Nelson Mandela - pour fuir un mariage arrangé. Il entame des études de droit et s’initie à la politique à Johannesburg. Empreint des idées du nationalisme africain, Nelson Mandela s'engage à l’âge de 26 ans dans la lutte pour l'émancipation des populations noires. Diplômé en 1952, il crée le premier cabinet d'avocats noirs avec Oliver Tambo. Ensemble, ils avaient rejoint l'African National Congress et fondé la « Ligue de la jeunesse de l'ANC » huit ans plus tôt.

À partir de 1948, une lutte acharnée s’engage contre la nouvelle politique de ségrégation, l’apartheid, mis en place par Daniel Malan, Premier ministre. Adepte de Gandhi, Mandela prône des actions pacifiques de désobéissance civile, mais après le massacre de Sharpeville (répression violente d’une manifestation qui a causé la mort de 69 manifestants noirs, et fait près de 180 blessés), la stratégie de lutte non violente cède la place à l'action armée. En 1961, il fonde la branche militaire de l'ANC, « Umkhonto we Sizwe » (Fer de lance de la nation), et mène plusieurs campagnes de sabotage contre des installations publiques et militaires. Remarqué pour ses qualités d’orateur, son caractère pugnace et son engagement fervent contre les inégalités raciales, Nelson Mandela devient un personnage de premier plan dans la lutte contre l'apartheid.

|  « Ma mère m'a dit : "Si tu ne vas pas rejoindre les autres pour faire de la politique, je te déshérite." »

1937 - Avant de devenir une légende, Mandela, jeune étudiant en droit incarne son premier prénom, Rolihlahla, qui signifie en langue Xhosa « fauteur de troubles ».

Portrait de Nelson Mandela en 1950, dans la tenue traditionnelle de la tribu Thembu. Son père, Nkosi Mphakanyiswa Gadla, était un chef coutumier, du clan « Madiba », de la nation Xhosa, de la lignée royale Thembu. Le surnom de « Madiba » attribué affectueusement par les Sud-Africains à Mandela fait référence à un chef Thembu qui régnait au Transkei au XVIIIe siècle.
En 1962, Nelson Mandela portait ce costume traditionnel pendant son procès, mettant ainsi en scène le message qu’il voulait transmettre : « Je suis un homme noir dans un tribunal de Blancs et je considère que cette cour est illégitime. »

|  « Verne Harris, historien et responsable des archives à la Fondation Nelson Mandela »

Nelson Mandela en compagnie de Ruth First, militante anti-apartheid et journaliste, au Congrès de l’African National Congress à Bloemfonteinen en décembre 1951. En 1944, Mandela avait rejoint l’ANC, un parti politique d’Afrique du Sud crée en 1912 pour défendre les intérêts de la population noire, majoritaire dans le pays.

Nelson Mandela était un boxeur émérite dans sa jeunesse. Dans les années 1950, il s’entraînait à Soweto dans une salle de l’école des missionnaires américains. Même s’il ne pratiquait pas la compétition, il y suivait un programme intensif, mêlant musculation, course à pied et combat sur le ring. Sportif tout au long de sa vie, il n’a jamais cessé de pratiquer, y compris lorsqu’il était emprisonné. « J'étais très en forme, et en prison, je me sentais très en forme. Je m'entraînais en prison, comme je m'étais entraîné au-dehors », a-t-il raconté dans sa biographie.

|  Stanley Sono, un des responsables de l’Association des boxeurs amateurs sud- africains.

1952 – Nelson Mandela à son bureau. Il a fondé, en août 1952, le premier cabinet d’avocats noirs d’Afrique du Sud avec Oliver Tambo, étudiant en droit rencontré à l'université de Fort Hare.

1952 - De gauche à droite : James Moroka (dirigeant de l’ANC de 1949 à 1952), Nelson Mandela et Yusuf Dadoo (président du South African Indian Congress), réunis ici à l'extérieur d'une salle d'audience à Johannesburg lors d'un procès lié à la « defiance campaign », une campagne de désobéissance civile contre les lois politiques, sociales ou résidentielles restrictives et injustes envers les Noirs.

Oliver Tambo et Nelson Mandela vers 1960. Walter Sisulu, Oliver Tambo respectivement décédés en 2003 et 1993 et Nelson Mandela, ont été des leaders historiques de l’ANC. Ils étaient liés par une solide amitié forgée par les multiples combats menés contre la ségrégation raciale.  

21 mars 1960 - Massacre de Sharpeville. À quelques kilomètres de Johannesburg, la police tire sur la foule pour réprimer des mouvements de protestations contre les lois pass de l’apartheid (le laissez-passer imposé aux Noirs durant le régime de l’apartheid). Des Noirs non armés défilent dans les rues pour s’opposer au port obligatoire de papiers d’identité visant à contrôler et limiter leurs déplacements. C’est un véritable massacre entraînant 180 blessés et la mort de 69 personnes, n’épargnant ni femmes ni enfants.

|  « À partir de cette date, la non-violence ce n’était plus possible »

23 mai 1960 - Les rues de Sharpeville, deux jours après le massacre.

À partir de 1960, la lutte pacifique n’étant plus possible, Nelson Mandela fonde la branche armée de l’ANC (MK). Les membres du MK se livrent à des campagnes de sabotage. Des panneaux d’information étaient mis en place sous l’apartheid pour identifier les armes utilisées par les « combattants de la liberté » susceptibles de s’infiltrer dans les lieux publics.
Sur la photo, prise le 25 avril 1994, un des panneaux affichés à l’hôpital de Hillbrow au centre de Johannesburg en Afrique du Sud.

Après son divorce avec sa première femme, Evelyn Mase, Nelson Mandela épouse Winnie Madikizela le 14 juin 1958.