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Le plus grand salon de l’électronique au monde se déroule chaque année début janvier à Las Vegas. Cette année 2015, du 6 au 9 janvier, les constructeurs mondiaux de l’électronique se rassemblent une nouvelle fois pour exposer leurs derniers produits. C’est aussi dans les suites des grands hôtels de Las Vegas que les inventeurs proposent leurs dernières trouvailles.
Chaque jour, on vous donne rendez-vous ici pour vous tenir au courant des moments forts de la journée et vous raconter les détails croustillants.
Bienvenue dans ce voyage électronique, ce petit geek du routard !

J-2 : Le CES se dévoile un peu à Las Vegas

Unveil cela veut dire dévoiler. Pour les journalistes internationaux qui vont couvrir les journées du CES, il s’agit d’un événement qui leur est consacré, histoire de leur donner un avant-goût des jours à venir dans le salon. L’unveil se déroule le dimanche après-midi au Mandalay Bay tout en haut du strip. On ne va pas faire une thèse sur cet établissement, mais c’est le bâtiment tout doré comme un camion volé juste après l’hôtel réplique du sphinx de Gizeh en Egypte (Hein?!?). Ok on va s’occuper de nos affaires et ne pas parler décoration.





Dans les salons de cet établissement, des exposants présentent leurs produits. On a eu la chance de croiser Henri Seydoux, PDG de Parrot, juste avant le démarrage de l’unveil qui nous a expliqué dans l’atmosphère feutrée d’un salon du Mandalay : « C'est une année sans drone au CES. » C'est dit avec le sourire de sa part, car il ajoute très vite : « mais vous aurez des surprises dans le courant de l’année. »

C'est une année sans drone au CES.”

Au CES, on aura le droit de la part de Parrot à un pot pour arroser les fleurs 3.0, un casque dédié au sport qui nous a vraiment bien plu et à de la technologie embarquée pour automobile, Android ou IOS le choix est offert.

Mais retour dans la file d’attente avant l’ouverture des portes de l’unveil. On avance rapidement après un peu d’attente et dès la porte franchie c’est la foire à l’intérieur. On était pourtant bien placé, mais on ne sera jamais vraiment seul à Las Vegas, il faut s’en faire une raison. On a éprouvé la brève sensation avant de franchir la porte de l’unveil que : bon, on va forcément être déçu, les surprises, ça ne marche pas à tous les coups, si ?

Par ici l'unveil !



Là aussi, il faudra se faire une raison, des idées, les exposants du CES sont vraiment là pour cela et c’est impressionnant, voire enthousiasmant ! L’unveil représente pourtant une toute petite partie des exposants du salon, mais c’est déjà une somme remarquable d’idées. On vous les raconte comme on les a croisées, difficile d’en faire le tri. C’est un catalogue en forme de complainte du progrès à la Boris Vian.

Lima, c’est français et c’est un nuage personnel, une idée astucieuse et sécurisante.

I don't put my sextapes on the cloud.” disent-ils.

C'est rassurant...

On veut le même bureau dès notre retour, c’est Humanscale qui a pensé à installer des capteurs dans le siège pour signaler qu'il faut passer à la position debout au travail et hop ! Le bureau s'élève. Ingénieux !



Un bureau fonctionnel et connecté



TrackR, c’était dans l’air depuis un moment, maintenant on peut s’acheter ce capteur qui permet de traquer, détecter ce que l’on veut.

Avec un slogan amusant, I’m good in bed, je suis bon au lit, Holi améliore le sommeil grâce à de la lumière, mais aussi plein d’autres bons principes. Mélatonine pour tous !
Sleepphones, pour dormir en musique avec un drôle de look autour de la tête. Un pyjama pour les oreilles disent-ils.

En règle générale, il y a un côté sérieux chez les Français croisés à l’unveil. C’est scientifique, c’est bon pour la santé, c’est plus safe sont des arguments souvent entendu. On n’est bien sûr pas contre, mais parfois de la légèreté ferait du bien. C’est dit comme cela…

Pour les diabétiques la marque Vigilant a pensé à un stylo. Vital !

Scomm c’est un moyen de communication entre sourd et entendant, futé !
GoTenna pour ne plus avoir besoin du réseau téléphonique. Comme au bon vieux temps, ce sont les ondes radio qui sont utilisées pour communiquer. Talkie-walkie !
Egeetouch, c’est une serrure connectée innovante.
3DRudder, pour faire autant avec les pieds qu’avec les mains. Malin !
Rollkers, les premières chaussures électroniques qui va nous faire marcher différemment. On a hâte d’essayer !
La plus petite caméra portable s’accroche à sa chemise comme un pins. Elle s’appelle : Narrative.
IC Realtech la caméra à 720°, autour de soi, mais aussi de haut en bas. Elle est contrôlable via une application dédiée.
NetAtmo une caméra qui vous reconnait quand vous rentrez chez vous, rassurant.

Netatmo, la caméra qui dit welcome”

MyFox, un moyen de sécuriser son chez soi pour dire halte aux voleurs !

Les Anglais de chez Smarter ont pensé une bouilloire connectée qu’on peut déclencher via wifi. C’est donc very british et on en rit encore : do you want a cup of tea ?
Ring, c’est japonais et c’est impressionnant. Avec cet anneau, on contrôle tout avec un simple mouvement du doigt !
Mira, c’est un bracelet connecté trendy.
Sengled, c’est du son de la vidéo du wifi dans une ampoule.
Zepp ce sont de malins capteurs pour améliore votre swing de golf ou votre maniement de la batte de base-ball.

Emiota, une ceinture connectée design.

De la nourriture grâce à une imprimante 3D ? Oui, oui c’est possible… Bon, le monsieur nous a demandé si on voulait goûter, on a décliné spontanément. Non merci !

  • Un pyjama pour les oreilles
  • La bouilloire anglaise connectée en wifi
  • L'anneau qui commande tout
  • De la nourriture en 3D avec XYZprinting

Temp traq, pour surveiller la température de bébé qui est à son insu connecté en quelque sorte. La high-tech, c’est toujours mieux de commencer tôt !
Withings propose une montre connectée très chic.
L’unveil ? On ne fera pas cela tous les jours ! Hein ? Quoi ? Le CES n’a pas encore commencé ?! Pfff… Alors à demain !



J-1 : Downtown Project et des pitchs français

Le lundi à la veille du CES dans les salons bien moquettés du Mandalay Bay, les grandes marques présentes sur le salon y vont de leurs discours de présentation. On s’est dit que ce serait mieux de sortir un peu. Nous verrons leur produit cette semaine. Filons plutôt dans le vieux Las Vegas à Downtown Project ! Downtown Project, c’est l’idée d’un renouveau pour Las Vegas. Un renouveau qui passe par les nouvelles technologies, mais aussi un changement d’axe géographique pour cette ville : sortir du strip… Nous sommes dans Fremont, ce quartier est devenu quasi hipster (branché anticonformiste) avec une très forte population de sans-abris alentour (parfois des perdants des casinos plus haut).

  • Downtown Vegas
  • Fremont un quartier branché et arty
  • La rue qui est l’ancien strip…
  • On peut manger beau, c’est écrit sur les murs
  • L’escalier de l’incubateur de downtown project, ascenseur pour l’échafaud ?

Pour l’instant, c’est encore à tâtons que Downtown Project avance, car si le projet est très ambitieux, le monsieur derrière reste assez énigmatique, voire lunatique. Tony Hsieh est le fondateur de Zappos, le plus grand site de vente en ligne de chaussures racheté par Amazon pour 847 millions de dollars. Très riche, il a bousculé le fonctionnement hiérarchique de sa société en holacratie (?!) et s’est installé à Las Vegas avec ses équipes et son argent (50 millions de dollars investis alors).



Seulement voilà, trois suicides entre avril 2013 et mai 2014 ternissent l’image de ce projet. Ils mettent aussi en avant la face cachée d’un rêve technologique qui peut parfois virer au cauchemar (le côté obscur de cette force technologique souligné dans cet article de Slate : The Dark Side of Techtopia).

Car on parle facilement des succès à coup de millions de dollars, mais peu des effets ravageurs de certains projets étourdissants sur les esprits des très jeunes protagonistes des nouvelles technologies. Tony Hsieh serait ainsi capable de faire rêver des jeunes, puis du jour au lendemain, de les laisser sur le carreau sans nouvelles. Downtown Project demeure malgré tout une très belle idée, car il met en avant la face vintage de Las Vegas.

C’est près de Downtown Project que s’est tenue la matinée French Pitch.





Les pitchs, ce sont ces rapides présentations de projets en public, un moment souvent clé pour un chef d’entreprise en recherche d’associés ou de fonds. La matinée était soutenue par la mairie de Las Vegas et le réseau French Tech avec comme argument entendu : « Relier sur la carte du tourisme Las Vegas et la France » et aussi un « I love France!» crié par une représentante de la ville. Merci Madame... On a donc zappé les shows des grandes entreprises, pour faire notre snob et écouter des pitchs de start-up, car l’anglais avec l’accent marseillais, c’est comment dire ? Terriblement efficace et ensoleillé ! L'art du pitch, c’est aussi un exercice fragile et difficile pour les entrepreneurs français si sérieux...

On a particulièrement apprécié le discours de Fabienne Ostermeyer de chez Visiomed dans cette salle sombre de la 8e rue de ce vieux Vegas. Elle a raconté, non sans émotions, comment avec un objet connecté (un astucieux thermomètre nommé Thermo Flash) elle s’est retrouvée au coeur de la crise médicale Ebola en Afrique. C’est accompagné du médecin François Teboul, directeur médical chez Visiomed qu’ils nous ont raconté, derrière la salle du restaurant, plus au calme, loin de l’efficacité des pitchs et plus au coeur de leur passion, cette crise Ebola qui a secoué leur société. Si certains avaient des doutes sur les objets connectés, cet épisode tragique africain est l’exemple criant de leur efficacité. On les écoute nous parler de Visiomed et Bewellconnect qu’ils présentent au CES.

Au coeur de la crise médicale Ebola”

Nicolas Kalpokdjian est Français, mais il trichait un peu ce matin-là, car il réside à Las Vegas depuis plus d’une année. Accompagné d’un chef, il a laissé sa société RestoLib en France pour créer une nouvelle structure originale qui vise à améliorer la qualité de ce que l’on mange : Eatt. C’est « un peu comme le tracking sportif des bracelets connectés, mais pour la nourriture », explique-t-il. Aux États-Unis, cela semble une gageure ! Mais pas tant que cela, car ce pays tente de redresser la barre (chocolatée ?) et le mieux manger n’est pas un vain mot, surtout dans cette ville aux restaurants plus que variés ! Il avoue : « Je suis venu de France à Las Vegas pour la nourriture ! » Et d’ajouter en souriant : « Les Français ici, ils travaillent soit dans l’immobilier, la gastronomie ou le porno. » Ha ? Ok, on s’en tiendra à nos fondamentaux. On va parler nouvelles technologies et bonne bouffe, d’accord ?

Les meilleurs chefs ont leur restaurant à Las Vegas”

Dernier petit coup de coeur, pas uniquement parce qu’ils ont vraiment l’accent marseillais, mais bien parce que HDSN pour Home Detection Sensor Network représente une idée forte au-delà de la domotique. Oubliez toutes les solutions actuelles, ils ont la réponse, disent-ils, et sont très fiers de leur technologie e-sylife. « Dans le IFTTT, on est le this, car on comprend tout en gros », sourient-ils. Économie d’énergie, qualité de l’air, sécurité, météorologie…

Ils savent tout analyser avec leur boitier 100% made in France qu’ils présentent à l’espace Euréka du CES. À suivre ?

Le CES en quelques chiffres



Jour J : Comme sur un nuage...

Mardi, dans l’ascenseur, un client de l’hôtel qui agitait nerveusement sa tête sur une musique qui n’était franchement pas d’ascenseur m’a demandé après avoir repéré mon badge : « Vous venez pour le CES ? Vous devez être excité ?! » « Oui », s’est-on entendu lui répondre. Aux Etats-Unis, on se dit parfois que dès le Starbucks Coffee et la commande d’un thé vert, on démarre psychologiquement sa journée à grand coup de : « je suis très excité de commander un thé vert !! » Les Américains semblent avoir ce talent pour gérer leurs émotions en plaçant tout simplement le curseur au maximum, juste pour le fun.

Aujourd’hui c’était la journée : je suis trop excité ! Le CES a démarré, avec même dix minutes d’avance tant la foule était « trop excitée » et trépignait à l’entrée des halls. On a observé durant la journée le plus bizarre frôlant aussi le sublime. C'est comme cela. On va y aller par petites touches. De l'impressionnisme à la sauce électronique car ce domaine touche vraiment à tout.

La foule attend l'ouverture du salon



Au CES, ça parle voitures, frigidaires, téléphonie, accessoires, drones… Tout ce que vous allez retrouver dans les magasins pour l’année à venir est présenté par les plus grandes marques, mais aussi les petites, pour trouver des clients, des distributeurs potentiels sur tous les marchés de la planète. On avait parlé de la chanson la complainte du progrès de Boris Vian, et on n’était pas loin de la trouver aujourd’hui « la tourniquette (forcément connectée) pour faire la vinaigrette ».

Premier tour dans les salons et premières impressions : nous voyons de plus en plus de fournisseurs chinois offrant leurs services, leurs solutions, voire leurs idées. C’est eux qui font tourner le marché. Deuxième sensation, dans les halls, le retour de la séduisante hôtesse pour ce salon très commercial ne l'oublions pas. On avait pourtant cru lire qu’il avait été instauré un pacte de non agression durant le CES après les débordements lié à la mixité du salon des professionnels du X et celui de l’électronique dans les années 1990, la trêve est semble-t-il terminée.

Les hôtesses attendent les visiteurs…



C’est écrit en gros sur le mur d’accueil par Qualcomm nous sommes dans l’ère de : Internet of everything (L’Internet pour tout !) Le message est plus que clair quand on en discute sur le stand de la marque, c’est envisageable du frigidaire à la ville entière. On peut vraiment commencer à imaginer de tout connecter clame Qualcomm. C’est grisant tout comme dérangeant.

Je veux mon nuage ! Chacun sera bientôt sur son nuage

On a découvert beaucoup de solution de stockage personnalisée proposé sur les stands. Astucieux et sécurisant.

L’hôtesse de la marque Beam nous a salué dès notre arrivée…



De l’énergie ! Chacun y va de sa solution énergie car les téléphones en sont de gros consommateurs. Les chargeurs sont épais comme des paquets à cigarettes, jolis comme des accessoires de mode (on y reviendra), de toutes les couleurs... Ils semblent nombreux à travailler sur le sac à dos connecté mais, à l’observation, cela semble toujours beaucoup plus laid que vraiment utile. Même si l’option batterie solaire est tentante.

De l’image ! Les vidéo projecteurs sont tout petits (comme le mignon projecteur sud-coréen Airxel de chez Innoio) ou plutôt grand comme l’efficace modèle de chez Haier. Polaroïd propose des minis cubes (de gros dés à jouer) pour faire des photos ou des vidéos. C’est comme une Go pro juste en plus beau, presque rigolo. Et les écrans 4K, voire maintenant plus, des différentes marques internationales sont toujours aussi insensés.

  • De toutes les couleurs !
  • Des écrans incurvés
  • Côté écran, c’est la Chine qui mène la danse

Rouler sans se soucier ! Des voitures sans chauffeurs, cela semble de plus en plus vrai.

Commander sa voiture avec sa montre, c’est possible chez Volkswagen.

Une montre pour commander son e-golf de chez Volkswagen.



Des coques funky ! On demeure toujours circonspect devant ce marché de la coque pour téléphone, mais quand on voit que cela occupe une moitié de hall du CES, avec des clients enthousiastes, on a la réponse. Il vaut mieux avoir tort avec la foule, que raison contre elle, disait l’économiste Keynes. On s’incline et on a parlé de l’effet boutique qu’entrainent les nouvelles technologies avec Anne Laurand (chef de produit téléphonie chez BigBen Interactive. On l’écoute :

On est très fiers de présenter des produits made in France

  • Christian Lacroix fait sa collection pour les smartphones
  • Mais aussi Jean Paul Gautier


Un peu plus loin, c’était un stand turc où l’on découvre un produit pour téléphone fait main en cuir. Quand la high-tech rencontre l’artisanat local. Puis juste à côté des licences pour la marque Ferrari. La dame très occupée sur son stand a tout de même eu le temps de nous expliquer : « On a des licences Ferrari, Lagerfeld ou autres et cela fait 5 ans qu’on vient au CES. On ne reviendrait pas si ce n'était pas rentable. Bon là, je vous laisse, c'est sûrement un fournisseur. », nous a-t-elle dit quand une jeune Chinoise venait la voir. Il y a même un stand où on peut s’offrir une coque d’iPad du même motif que sa robe, Hein ?! On jette l’éponge...

La robe assortie à l’iPad ? Heu ? Non !



Le virtuel dans le réel ! Alors que l’immersion avec Occulus est déjà en cours chez les joueurs, c’est aussi l’entrée du virtuel dans des domaines aussi réel que le shopping avec Toshiba, mais aussi chez Panasonic et son stand de maquillage assez bluffant. Toshiba qui achève la partie avec un robot médusant et fascinant. Beam et ses personnages mi-réel mi-virtuel nous ont accueillis dès notre arrivée, c’est dire !

  • Une vitrine pour faire son shopping sans entrer en boutique
  • Un écran pour simuler son maquillage.
  • La foule médusée devant le robot Toshiba

Drones ! Parrot n’a pas de drones spécifiques cette année, mais des chorégraphies parfaitement huilées avec sa gamme historique, pourrait-on dire. Des applaudissements nourris dès le premier show du matin, c’est révélateur de l’enthousiasme pour ces produits. Plus loin, beaucoup de copieurs qui dans la catégorie ballet aérien rencontrent plus ou moins de réussite. On a même vu des drones de la concurrence s’empêtrer sérieusement dans les mailles des filets.

Rencontré au CES :

Il a 90 000 abonnés à son compte Twitter, vit de son blog depuis 3 ans, Korben réside en Auvergne mais sillonne cette semaine le CES de Las Vegas pour suivre l’actualité des nouvelles technologies. On a discuté avec ce jeune homme souriant et enthousiaste :

Le soleil se couche, direction le Monorail...



Il était temps de reprendre le monorail, le soleil allait se coucher. On y a croisé un français, c’était écrit sur son badge. Alors on a parlé avec lui de nouvelles technologies, de sa société qui issue d’un domaine archi traditionnelle venait chercher des idées au CES. Le monsieur était bavard, mais il est soudain devenu méfiant. Il semblait regretter d’avoir parlé : « Je ne l’ai même pas dit sur Linkedin que je suis ici ! Je ne veux surtout pas que nos concurrents sachent qu’on avance vers les nouvelles technologies alors qu’eux restent dans le traditionnel. Vous ne direz rien ? Hein ? Promis ? C’est du off ! » Mais oui, bien sûr. Mais cette excitation procurée par le CES, on l’a ressentie dans le grain de sa voix quand à un moment, il n’osait même plus nous dire quel stand il avait vu pour envisager de nouveaux projets. Les nouvelles technologies sont souvent un cap à franchir pour une entreprise, un train à prendre… Quitte à ne plus jamais en redescendre.
En route !



CES J+1 Sur les stands de la French Tech

Ce mercredi matin, on a descendu le strip de Las Vegas pour se rendre à l’espace Eureka de l’hôtel Venitian. Abasourdi par les informations françaises et en attente du rendez-vous avec la scène French Tech qui avait fait le déplacement pour le CES, la marche était saine. Une envie irrépressible d’avoir la tête ailleurs. Dans les nuages ? Cela tombe bien, le CES s’est amusé à écrire avec eux dans le bleu du ciel.

  • La tête dans les nuages en passant devant le Caesar Palace
  • Le logo de la French Tech
  • Le badge autour du cou...


Une question pratique en tête pourtant, y a-t-il des mouchoirs dans la maison connectée France, car l’émotion est grande ?

C’est devant l’écran télé d’un stand d’une société française qui, pour l’occasion, avait choisi une chaîne d’information que la délégation officielle (Axelle Lemaire, la secrétaire d’État au numérique, Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, le député Frédéric Lefebvre) a écouté le discours du président de la République. Les allées de l’espace Eureka prenaient soudainement une tout autre signification. Pas facile la « happy face » (ce sourire vendeur systématique aux États-Unis, autant efficace que ravageur) dans ces moments-là. Axelle Lemaire ne pouvait pas retenir ses larmes, tout comme beaucoup d’autres dans l’étroite allée dans laquelle jouaient des coudes les médias nationaux.

  • Recueillement de la délégation gouvernementale pendant le discours du président de la République, François Hollande
  • FrenchTech et #jesuischarlie sur la veste du ministre de l’Economie Emmanuel Macron
  • Sur un stand endeuillé…


On est parti faire notre petit tour avec l’esprit caustique de Charlie Hebdo en tête, c’est parfois salvateur devant certains stands.

Bien compartimenté, le gigantesque hall réuni les sports et le bien-être, la maison (tout cela forcément connecté), les imprimantes et scanner 3D, les stands des créateurs de l’espace Eureka et enfin des fournisseurs (surtout d’origine chinoise) en tout genre. Sur l’ensemble de ces stands, c’est toujours la fête aux idées. Passons un moment devant ces fournisseurs amusants avec leurs gammes de produits fascinants...

  • Ici, on connecte tout !
  • Des haut-parleurs tout mignons…
  • Un robot aux yeux rigolos


Des haut-parleurs en forme d’animaux ou bien avec une ventouse pour les accrocher partout, pas mal, on en voudrait bien. Tout comme ces robots en tout genre, plutôt rigolos d’ailleurs et bien pensés. Des caméras de surveillance comme un Rubik's cube ou juste très discrète. Il y en aura partout bientôt, c’est sûr.

C’est annoncé comme cela sur un stand : la technologie la plus avancée sur la planète Terre. Mazette ! Son créateur nous a bougonné trois mots, on a compris que c’était pour mieux charger, mais quoi ? On attend les prochains développements.
Une jarre connectée pour surveiller sa consommation de cacahuètes. Ouais, ouais… Indispensable ?

  • Des caméras aussi grosse qu’un rubiks cube
  • Bataille de robots dinosaures joueurs
  • Intrigant robot
  • La technologie la plus avancée sur la planète terre qu’il vous dit !
  • Moins de pâtes ? La boite va vous le dire…


Du gel pour mettre au dos de son iPhone pour ensuite l’accrocher aux vitres. Pourquoi pas ?
Un micro capteur comme une deuxième peau avec puce de détection à scanner avec son smartphone. C’est bon, on est presque dans le futur.
Mais ? Quoi ?! On ne s’y attendait pas. Sex toy en main, une vendeuse chinoise hilare, dans un anglais plus qu’approximatif, s’est évertuée à nous détailler les vertus technologiques du produit commandé par une application iPhone et aussi par la voix. Un grand moment de journalisme ! Des bâtons à selfie, on en voit partout ici, c’est quasi dingue ! Mais on a déniché celui qui fait également brosse à cheveux ! C’est bon, n’en jetez plus…

  • Un capteur rond qui devient une deuxième peau
  • Un sextoy connecté…
  • Le stick à selfie, l’objet incontournable
  • La brosse à selfie, il fallait vraiment y penser ?


Les Français ne sont pas en reste avec les idées originales. Comme Rollkers, des patins, enfin une sous-chaussure, pour marcher plus vite dans la ville. Ou comment proposer de la disruption dans la marche, c’est selon. Écoutons l’homme à l’origine de l’étrange idée :

C'est comme un tapis roulant sous les pieds”



Les sous-chaussures de chez Rollkers



Une montre pour compter les points durant les parties de tennis, mais pas uniquement, nous a expliqué son concepteur. C’est aussi une idée française : Weenect : des trackers pour les chiens et les enfants ? Cela peut sembler bizarre, mais c’est en somme complètement logique dans cet univers technologique. Doux plaisir de ce monde des nouvelles technologies qui nous aime tant au point de jamais ne nous abandonner.
Wistiki, c’est un peu pareil pour ne pas perdre ses clés, sa voiture… (Sa femme ? #okjesors!)

  • Jeu set et match de tennis connecté !
  • Un collier GPS pour chien…
  • Cette dame et son chien qui brille semble à bout de nerfs…
  • Wistiki, viens pas ici !


On écoute les explications, à un moment on a eu du mal à saisir comment ça marchait vraiment :

Retrouvez ses affaires en les géolocalisant”



Prynt, c’est une idée française qui peut compter pour ce monstrueux marché de la photo. Les impressions papiers sont demandées et le projet va bientôt vivre grâce à Kickstarter :

Une coque à smartphone Polaroïd”



Prynt, une solution astucieuse d’impression



Startmeup, on se demande encore à quoi ça peut servir, mais la technologie derrière demeure très impressionnante. On se pose devant un écran et la machine nous dit tout ce qu’on est (physiquement, émotionnellement...) à l’instant T. C’est à écouter :

C’est une technologie issue de l’intelligence artificielle”



C’est moi dans la glace, en plus jeune…



Très touchante cette application pour aider les autistes C-textdev

Tout est expliqué ici :

Communiquer avec les autres malgré une pathologie du langage”





Quoi de plus français que La Poste ? Ils sont à Las Vegas pour le CES. Pourquoi ? C’est encore un peu flou, selon nous, mais il est clair que La Poste ne compte pas passer à côté du marché des objets connectés. La démarche est d’ailleurs fort bien justifiée : apporter de l'humain au numérique. On les écoute :

Un hub numérique pour piloter tous ses objets connectés”





Wakawaka, on n’est plus dans la French Tech, c’est hollandais, mais on avait déjà craqué pour ce produit l’année dernière. Les nouvelles technologies qui s’adressent aux pays en souffrance en énergie, c’est toujours une belle démarche. Il s’agit d’un boîtier solaire chargeur de téléphone et cette année la gamme s’est enrichie d’une base solaire qui peut permettre d’apporter de l’énergie et de la communication aux pays qui n’en ont pas. On écoute, en anglais, le fondateur :

Un chargeur solaire pour les téléphones”

Pure, de la marque 12 Monkeys, est une coque intelligente pour recharger, mais aussi mieux comprendre ses usages énergétiques téléphoniques. Un détail ? En fait non, juste une belle idée :

Une coque intelligente”

Emmanuel Macron sur le stand de 12 Monkeys et leur coque : pure



Après tout cela, on en oubliait presque de manger. On s’est retrouvé chez Dennys, un restaurant bas de gamme, mais toujours exotique à nos yeux avec vue sur l’hôtel Mirage et sa cascade (il n’y a pas de mot ! Enfin si, un acronyme : LOL ?).
Au moment de se laver les mains, il a bien fallu demander à nos voisins de surveiller nos affaires. La réponse de leur part fut froide ou moyennement aimable. Bon, on leur a dit qu’on allait faire vite. A notre retour, voyant la provenance du reporter Made in France, ils se sont lancés dans la conversation : « c’est horrible ce qu’il se passe en ce moment chez vous ». On a discuté et on a fini par comprendre qu’ils étaient Hollandais. Mais c’était aussi marqué Police sur leur badge CES. Hein ?! « Mais vous êtes vraiment de la police ? » « Oui, oui » ont-ils répondu sourire en coin. Ils sont en repérage pour les méthodes 3.0 de la police néerlandaise. Décidément, ce salon nous épate. « Bon, en tout cas je peux retourner aux toilettes tranquille, alors   Mes sacs sont bien surveillés par la police. Merci ! »

Sur le strip en fin de journée, pas loin du mirage



J 3 : il reste tant à voir et c’est presque fini...

On a senti un gros moment d’épuisement en fin de journée quand, à l’hôtesse qui nous tournait le dos, on s’est permis de demander poliment une présentation du canard Edwin. Bon, on était aussi un peu ramollo, mais ce canard flottant, et forcément connecté, nous intriguait. Elle a fait le job, comme on dit, avec quand même le sourire en moins. Le canard Edwin : « Il sait flotter, changer de couleur et diffuser de la musique pour le plus grand bonheur des petits et des grands. »

Edwin le canard...squishy squishy...



C’est le pitch de la marque, du moins à cette heure de la journée. Au CES, sur tous les stands, ça pitche au maximum ! Les pitchs, ce sont ces petits discours archiformatés pour vous donner envie d’acheter. Ils sont calibrés au plus juste. On est dans un pays où la force du discours, déjà rien que dans le ton de la voix, captive, voire envoûte. C’est amusant de les voir procéder : « Regarde, il vend cela comme s’il vendait des légumes » s’est amusé ce matin un compagnon de route du salon, professionnel des nouvelles technologies, en observant un vendeur de chez LG. Le stand de la marque sud-coréenne est pourtant impressionnant en gammes de produits.

Vendeur LG



Le mignon rétroprojecteur, la montre stylisée ou le téléphone incurvé. Avec des slogans comme : « Redéfinissez l’expérience », « sentez la différence », les arguments de vente sont assénés par les vendeurs bateleurs. Bienvenue au CES le salon des acheteurs et des vendeurs.

Ce jeudi matin, on est retourné sur les stands des grandes marques. Comme celui d’Intel et son immense lieu d’exposition par exemple. Cette société, fondée en 1968, a créé le premier microprocesseur. Intel fabrique maintenant des cartes mères, des mémoires flash et des processeurs graphiques. Bref, tout ce qu’on retrouve dans les nouvelles technologies. Plusieurs fois poursuivie pour abus de position dominante, Intel inonde toujours le marché. Sur son stand, on trouve des produits qui sont rarement signés par la firme, mais réalisés grâce à ses technologies. Le fameux Intel inside. Les écrans sensitifs, les oreillettes, les mains articulées… Tout cela grâce à leur puce.

  • La main artificielle Intel
  • Intel à vélo
  • Intel dans les oreilles


Même chose juste à côté chez Qualcomm une société américaine spécialisée dans la conception et la mise en place de solutions télécommunications. Qualcomm est devenue l'une des toutes premières entreprises mondiales dans la conception et la commercialisation de processeurs pour téléphones portables et l’entreprise est « fabless » c’est-à-dire sans usine ou unité de fabrication.

La puce de Qualcomm



Elle vend plutôt ce qu'on appelle de la propriété intellectuelle, c'est-à-dire le design d'une fonction électronique protégée par un brevet ou vendue sous la forme de licences à d'autres fabricants de puces. Qualcomm aimerait bien tout connecter et contrôler ainsi la technologie qui gèrera tous vos appareils. La compétition bat son plein !

La marque de drone Parrot avait rendu hommage aux événements parisiens sur son stand en collant des affiches de dessins des caricaturistes emblématiques de Charlie Hebdo.

  • Parrot rend hommage à Charlie Hebdo


Leur voisin de hall Nvidia est comme Qualcomm : c’est-à-dire « fabless ». Leurs écrans pour piloter son véhicule, présentés au CES, avec détection des obstacles, des piétons, s’avèrent impressionnants.

Nvidia, l’écran pour mieux conduire sa voiture



À côté des géants, on peut observer la marque américaine Polaroïd qui semble vouloir renaitre des cendres des bouleversements technologiques photographiques. Avec son petit cube qui filme et prend des photos, mais aussi sa technologie d’impression photographique instantanée, la marque au look rétro et moderne nous a bluffés.

Polaroid...des cubes et des photos



Awox, est une entreprise de Montpellier. Elle représente cette nouvelle domotique intelligente et intrigante qu'on peut croiser au CES. Awox repose sur le standard de la Digital Living Network Alliance (DLNA) et forme avec Broadcom, Intel, Microsoft, Nokia, Samsung, Sony et CableLabs le conseil d'administration. Excusez du peu !

Depuis 2013, la marque présente des objets connectés. Comme ces ampoules bluetooth qui changent de couleur, mais aussi qui diffusent de la musique et pourquoi pas également des huiles essentielles. Capables d’être synchronisée en wifi, Awox va bientôt commercialiser une ampoule caméra et une autre détectrice de fumée.

La marque française Cabasse de haute-fidélité s’est dernièrement raccrochée élégamment au wagon connecté que représente Awox. On écoute un représentant de la marque de musique chic qui nous parle du rachat par Awox et des développements actuels :

Nous avons créé une synergie entre deux marques complémentaires”


Cabasse sur le stand d’Awox



On s’est beaucoup amusé avec la montre LG gesture shot. En fait, si vous dressez la main, puis serrez le poing, le téléphone se déclenche à vos dépens en mode selfie. Décidément ! Cela nous a redonné goût aux idées farfelues. C’est parti !
Le thermomètre pour les bouteilles de vin ? Ce sont des Anglais qui y ont pensé, what ?!
Et l’éthylomètre connecté ? Les Italiens sont sur le coup. Hein !?
Quant au filtre pour les iPad trop lumineux, ce sont des Espagnols qui pensent à nous protéger. Des robots éducatifs pour les enfants, ils sont très colorés…
Des bijoux qui sont en fait un casque audio, pas idiot. Du café torréfié connecté, il fallait y penser. Un casque électronique pour faire repousser les cheveux ? Vraiment ? Et c’est vendu avec la brosse à selfie ?

  • Contrôler la température de sa bouteille
  • Boire et souffler dans le ballon connecté
  • Un robot rigolo
  • Un autre
  • Un casque, un fil, un bijou !
  • Du café torréfié connecté…
  • Le casque électronique pour faire repousser les cheveux


Cela ne s’arrête donc jamais ! « Bon tu sais, au CES, quand les mecs en ont marre de regarder des bagnoles, ils vont sur le stand Gibson gratter des guitares » nous a raconté notre expert du matin en riant. Car une autre impression assez dramatique, enfin rien de bien grave non plus, ressort du CES : les ambiances.

On avait noté un penchant à la limite du torticolis pour les moquettes des hôtels et des casinos, dans cette ville qui ne dort jamais. On l’avait compris, ces imprimés flashy, ces influences gréco-romaines (what?!) ou tachistes, sont juste là pour tenir éveillé le joueur de poker à toute heure.

  • Moquette, tissus tendu et tableau… Combo tragique
  • Moquette, moquette


Mais quand sur les stands on se retrouve devant des vidéos de fleurs, ou de poissons rouges, que Céline Dion hurle dans les auditoriums, c’est parfois pénible autant pour les yeux que pour les oreilles. On s’est dit qu’une vidéo de l’artiste contemporain Bill Viola ne serait pas décalée dans ces espaces. C’est à réfléchir. Et pourquoi ne pas faire venir Jeff Koons, l’empereur emblématique du kitsch ? Tout à sa place ! Et de la moquette à l’aspirateur connecté rien de plus logique, le CES est parfaitement à Vegas ! Thank you for shopping today disent-ils d’ailleurs. On vous en prie...

  • Le Wynn hôtel, sur la route du Venitian
  • Les entrepôts hors du Venitian…
  • Fin de journée


Dernier jour ! Dernières trouvailles !

C’est le dernier jour d’un salon débordant d’informations. On éprouve la désagréable sensation d’en avoir peut-être raté, mais le plaisir d’avoir aussi ressenti la force des nouvelles technologies au coeur d’une industrie florissante. 170 000 visiteurs dont 45 000 en provenance de l’étranger, excusez du peu et de la grosse fatigue aussi. En baisse de régime ? Cela tombe, bien dirons-nous, le CES n’est pas en reste pour les organismes fatigués. Que ce soit pour le cerveau avec Muse, le dos sur le même stand avec Backjoy, mais aussi des propositions de massage électroniques (chez Inada) ou humains, merci le CES. Bon pour les décharges électriques dans le dos : non merci ! En fait, ce qu’on voudrait bien, c’est s’allonger dans ce lit connecté pour enfant avec sa lumière bleue propice à la mélatonine (pyjama : check, dents brossées : check, histoires lues : check, on éteint les lumières !).



Mais la journée n’est pas finie ! Alors pourquoi pas un peu de yoga connecté, avec le SmartMat ou une paire de luminettes : des lunettes nouveaux modèles pour une cure de mélatonine. C’est bien, c’est belge.
À écouter :

On utilise la lumière pour réguler l’horloge biologique”



Juste à côté, on a trouvé ce robot, quasi poubelle de chez Five elements, pas inutile non plus pour les prospectus en tout genre…
Il y a un côté légèrement hystérique au CES. Que dire de ces muscles proéminents chez Skulpt ou de l’hygiénisme avec cette boîte pour désinfecter son iPhone qui recèlerait des germes de matières fécales ? Beurk ! Ou encore ce robot pour laver sa grille de barbecue. Et ces sculptures en résine 3D. Hystérique aussi on trouve !



Et une brosse à dents, forcément révolutionnaire, elle s’appelle Kioui et son créateur nous a tout expliqué :

On va pouvoir intervenir entre la dent et la gencive”



On le concède, non sans une certaine crainte, parfois dans les nouvelles technologies, c’est tout un univers quasi orthographique qui s’ouvre à nous. On en devient un Jean-Claude Van Damme high-tech « à l’insu de notre plein gré » et cela fait sourire jaune certains collègues qui nous relisent. « Mais arrête un peu là ! Tu abuses. Wearable tech : c’est du français ? » Ok, ok, technologie portée, ça te va ?

On aura quand même retenu un mot français dans ce salon bien américain : minaudière (petit sac de soirées). C’est pour son iPhone et le nécessaire à maquillage qui va avec. D’un chic !



Le CES, c'est plusieurs milliers de journalistes qui déboulent pour filmer, photographier, enregistrer, noter tout ce qui se passe autour d’eux. On en a vu dans tous les genres. Le journaliste avec la caméra bloquée au-dessus de la tête par un sac a dos. La journaliste avec la caméra Go Pro en ventral. Celui avec l'oreillette en mode non-stop « je parle tout seul ». Des sacs de toutes les formes. Avec des poches. Beaucoup de poches !!! Des appareils photo qui diminuent en taille, mais aussi de très gros en mode Steadycam. Pas de Google Glass ! Enfin si. On en a vu une paire pour être honnête, mais on se demande encore si elles n’étaient pas cassées. Des grappes de journalistes spécialisés Engadget Mashable se déplacent souvent par paquet de 3 ou 4. Des batteries de recharge sur les tables de presse. Des fils et des noeuds dans les fils ! Des sacs Portabrace pour les pros ou un bâton à selfie ! Des trottinettes électriques. Des sacs à roulettes.



Conversation sérieuse avec l’entreprise 4mod. Une entreprise française et exactement nantaise qui conçoit la technologie pour les télécommandes (« le premier objet connecté » dixit) dont celle de Freebox, mais aussi plein d’autres choses maintenant. On a parlé aussi design thinking, surtout l’approche de Tim Brown (de chez IDEO) : Inspiration, imagination, implémentation. En gros, ce que les utilisateurs font (Do), pensent (Think), ressentent (Feel) et disent (Say) de leurs produits.

La télécommande est le premier objet connecté ”



3D sounds labs, dans le brouhaha, nous a vanté son casque qui nous permet d’être en immersion totale, bonne idée dans ce bruit !

La télécommande est le premier objet connecté ”



Sur un stand, en plein interview, un visiteur s’est emparé d’un coup de nos affaires posées sur la table. « Heu ! Excuse-me ! » L’exposant nous l’a expliqué avec le sourire. Ici, les gens prennent tout ce qui traîne. Ce sont des « grabbers » ! - du verbe grab, attraper . Alors, les marques s’attachent à tout bien fixer. Car pour les visiteurs qui veulent profiter de tout ce qui est exposé, le moindre des stickers est perçu comme une pépite d’or. Alors ils sont équipés avec des chariots à roulettes, ils ramassent des sacs et ça entassent au fur et à mesure du chemin parcouru. Et ce sont souvent les mêmes, archimotivés qui même pour la démo de trois minutes d’un film en 8K, sont prêts à faire quarante minutes d’attente. De même pour les casques Oculus...



S'attaquer au CES, c’est marcher pendant quatre journées sans s’arrêter. Quatre jours de foire à Las Vegas à tracer sa route. On s'entend, on n'est aucunement sur la route 66. Il n’y a rien de Jack Kerouac dans la descente du Strip, cette rue unique, synonyme de vie permanente à Las Vegas quoique c'est souvent initiatique et un peu fou, et sans arrêt musical. Bon, on n’est pas dans le jazz de la Beat Generation. Non, il s’agit d’une tout autre forme de poésie musicale. La Pop épouse le kitsch et fait rire, ça crie souvent.
Pour cette dernière journée, certains stands se sont vidés très rapidement. Les exposants sont épuisés ou à bout de nerfs. Ils vendraient la moindre des rallonges à prix réduit. C’en serait amusant si nous aussi on n’avait pas juste envie de partir également, de se reposer. Badge dans la caisse pour le recycler ! Le CES à un moment, il faut savoir dire stop !





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