Cette famille monoparentale dispose de revenus modestes et consomme peu. La mère doit boucler son budget avec un petit salaire. Sa préoccupation quotidienne, c’est la lutte contre le temps, entre son travail dans une maison de retraite, la sortie de l’école, les courses…
Face aux pressions et au stress de son rythme de vie, elle retrouve un peu de convivialité et d’entraide dans sa vie quotidienne grâce aux pratiques collaboratives qui émergent. Elle apprécie notamment les rencontres entre habitants du quartier favorisées par les échanges de biens et de services. Créative, habituée à la «débrouille», elle cultive aussi ses relations via les réseaux sociaux.
Quelle transition énergétique pour cette famille ?
La transition énergétique consistera pour cette mère célibataire, essentiellement en un
assouplissement de ses conditions de vie. Tout ce qui l’y aidera sera positivement vécu.
Elle devra
diminuer ses émissions de
gaz à effet de serre (GES) pour atteindre le niveau moyen estimé pour
contenir l’augmentation de la température à la surface du globe.
Emissions de gaz à effet de serre (en tonnes équivalent CO2) par personne de la famille monoparentale française en 2015
Les chiffres des émissions de gaz à effet de serre incluent le dioxyde de carbone (CO2), mais aussi le méthane, les gaz fluorés, l’oxyde nitreux et l’hexafluorure de soufre. Ceci permet de tenir compte des activités liées à l’alimentation ou à la consommation des familles comme l’agriculture ou l’industrie.
Le chiffre seuil d’émission moyenne ne sera possible à atteindre que si chacun se mobilise à tous les niveaux. Pour cette mère célibataire, les politiques publiques (logement, transports collectifs) conditionneront fortement l’évolution de son mode de vie.
Les engagements de la France pour 2050
Emissions de dioxyde de carbone (CO2) par pays et par habitant
Si on considère les émissions globales de CO2 par pays, sur les 216 recensés, les trois pays les plus pollueurs sont la Chine, les Etats-Unis et l’Inde. L’Allemagne les talonne de près en 6e position, la France est placée en 17e position, l’Algérie en 34e position, le Pérou en 50e position et le Sénégal en 106e position.
L’amélioration de son logement
Cette famille monoparentale habite un appartement de 55 m² dans un immeuble d'habitation à loyer modéré (
HLM) et bénéficie d’une aide financière au logement.
L’appartement sera réhabilité en 2025. Cette rénovation comporte une isolation par l’extérieur, réalisée par l’organisme HLM en partie grâce à des subventions publiques. Raccordé à un chauffage urbain, principalement alimenté par la chaleur issue de l’incinération de déchets ménagers, cette réhabilitation permet une
diminution notable des charges de chauffage.
Evolution de la consommation de chauffage de la famille monoparentale
En 2050, le cadre de vie de ce type de famille pourrait encore évoluer. Les objectifs fixés par la
loi sur la transition énergétique, ainsi que des projets de transports en commun du
Grand Paris devraient avoir des conséquences directes sur l’habitat. De nouveaux quartiers émergent autour des gares. Les logements respectent la nouvelle réglementation thermique mise en place en 2020. Le chauffage est assuré par une
pile à combustible .
Projet Grand Paris de l’architecte français Roland Castro.
Formation et vie professionnelle
Aujourd’hui, cette mère de famille assure l’accueil dans une résidence pour personnes âgées. Elle dispose d’un
revenu modeste, et touche le salaire minimum en France (SMIC). Elle a un Brevet d'études professionnelles et cherche à se former, mais son
emploi du temps déjà chargé, entre les transports quotidiens et sa
situation familiale, ne l’y aide pas.
Elle fait un usage de plus en plus intelligent des
réseaux sociaux : information, journées de formation avec des ateliers participatifs puis
Mooc . En 2015 c’est une tendance, en 2030 il faut savoir hiérarchiser l’information, s’organiser sur plusieurs mois, plusieurs années, pour trouver des
opportunités de formation accessibles tant il y en a.
Souhaitant une alimentation plus saine, elle s’intéresse aux
techniques de jardinages, sur son balcon, puis au pied de son HLM et maîtrise en une dizaine d’années les techniques du bio, de la
permaculture et contribue à la diffusion de l’
aquaponie . Ses nouvelles connaissances lui permettent une
évolution professionnelle : aménagement de jardins partagés dans la résidence, animation d’ateliers. Elle a ajouté une corde à son arc.
En 2050, la population a vieilli. Les personnes âgées veulent rester chez elles le plus longtemps possible.
Selon l'Insee, le nombre de personnes de 60 ans et plus augmenterait, à lui seul, de 10,4 millions entre 2007 et 2060.
Plus de choix dans les transports
En 2015, cette mère de famille a
une petite voiture, indispensable pour aller travailler et pour se déplacer quand on a un petit enfant. Son travail est à 12 km de son logement. La résidence est
mal desservie par les transports en commun, surtout tard le soir.
Evolution de l’usage du mode de transport
(Emissions de gaz à effet de serre en kg équivalent CO2 par famille)
Petite voiture, bus et RER
Travail :
1 071 kg
Loisirs, vacances :
68 kg
Métro, autolib (voiture électrique)
Travail :
382 kg
Loisirs, vacances :
58 kg
Vélo, bus et métro, voiture électrique en auto partage
Travail :
116 kg
Loisirs, vacances :
48 kg
La création de nouvelles lignes de métro et de tramway (2020-2030) dans le cadre du Grand Paris désenclave de nombreux quartiers. Pendant la même période des services de mobilité se développent. Les vélos et voitures électriques en autopartage
connaissent un grand succès, grâce notamment aux smartphones permettant de réserver un véhicule dans des délais très courts, même en grande périphérie.
Chaque voiture d’autopartage remplace neuf voitures personnelles et libère huit places de stationnement. En milieu urbain et périurbains, les services d’autopartage pourraient représenter 10% des flux de circulation en 2030 et 30% des flux de voyageurs en 2050 selon le développement avancé par les scénarios énergétiques de l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise à l'énergie) à ces horizons.
Dès 2030, la vie de cette mère célibataire devient plus facile. Ne plus avoir de voiture allège son budget.
En 2050, toute une palette de moyens de transports est disponible. Beaucoup d’aménagements cyclables sont réalisés et de gros efforts de végétalisation des villes sont effectués. Les cyclistes sont nombreux. S’offrir des vacances reste essentiel pour cette mère célibataire, elle part chaque année au bord de la mer en train, et profite également dès les beaux jours de la forêt et de la nature environnante en utilisant le train.
Projet Grand Paris de l’architecte français Roland Castro
Partager, collaborer, s’entraider
L’enjeu de cette famille modeste monoparentale est de concilier les difficultés d’organisation de la vie quotidienne, avec un budget restreint et un emploi du temps serré. Depuis longtemps, cette jeune mère a développé une certaine virtuosité en matière collaborative.
En 2030, les technologies de communication se développant, le réseau s’agrandit aussi. Rapidité de l’information et géolocalisation lui permettent d’abord d’assurer des remplacements d’aide à domicile de personnes âgées. Elle complète ainsi ses fins de mois, mais ne se libère pas plus de temps pour sa fille ou ses loisirs. Elle s’est constituée un réseau d’amis par internet. L’intensité des échanges et des posts sur les réseaux sociaux créée une communauté solidaire qui s’est avérée essentielle à l’amélioration de leur vie. Au fil du temps, elle lui ouvre de nouvelles possibilités qui se poursuivent dans les années 2050, allant jusqu’au partage d’un certain nombre d’équipements. Ce mode de fonctionnement s’est vraiment installé dans le quotidien. Il augmente le pouvoir d’achat et facilite la vie.
Ces réseaux sociaux s’intègrent dans la vie quotidienne, permettant aux gens de s’impliquer à l’échelle du quartier par exemple. Ainsi le « petit » réseau s’est élargi progressivement.
Les technologies de communication, les échanges de service et le mode de vie collaboratif ont contribué à améliorer son niveau de vie au fil du temps.
Une alimentation saine malgré un revenu modeste
La mère de famille monoparentale est attentive aux types de produits qu’elle achète et aux lieux d’approvisionnement. Ces dernières années, davantage d’agriculteurs de la région ont développé le maraîchage et viennent vendre sur le marché proche de chez elle. Elle est aussi adhérente à une Amap (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne).
Lorsqu’elle fait ses courses en grande distribution, elle achète local et bio si possible. Elle évite les additifs et les plats préparés en choisissant des produits frais.
En 2030, elle s’est habituée à un menu moins riche en viandes : poisson ou viande blanche, occasionnellement de la viande rouge. Elle consomme plus de légumes, ils sont moins chers et une grande variété est proposée par les réseaux de sa formation (jardinage, jardins partagés …).
En 2050, ce type de famille favorise le recyclage et les circuits courts pour l'achat des produits alimentaires, deux pratiques permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Une transition énergétique réussie
On constate qu’entre 2015 et 2050, les émissions de gaz à effet de serre de cette famille monoparentale modeste se réduisent deux fois plus vite que la consommation d’énergie, du fait du développement des énergies renouvelables qui n’émettent pas de GES (gaz à effets de serre).
Evolution des émissions de gaz à effet de serre (en tonnes équivalent CO2)
par personne de la famille monoparentale française
Entre 2030 et 2050, cette famille peut encore réduire d’un tiers ses émissions en modifiant ses choix de transport pour le travail. Si une amélioration de ses conditions de vie a fait évoluer ses actes d’achat (produits de consommation courante, logement), la famille demeure en deçà du seuil d’émission de GES par habitant de 1,6 t équivalent CO2.