Ce jeune couple vient de s’installer dans la ville de Bangalore, au sud de l’Inde, avec ses deux très jeunes enfants. Lui est programmeur en informatique, elle est comptable en entreprise. Leur enjeu immédiat est celui de trouver un logement. Pour le moment, ils sont hébergés par un parent.
Cette situation est difficile dans un si petit espace avec des enfants en bas âge, mais cela les dépanne. Tout en participant aux dépenses de l’appartement, ils économisent et font garder leurs enfants par la famille. Ils ne sont toutefois pas certains de rester dans cette configuration.
  
   Quelle transition énergétique pour cette famille ?
  
		Ce jeune couple a été sensibilisé, par son éducation, aux enjeux énergétiques, environnementaux et climatiques. Il est confronté à la très 
grande pollution de la ville de Bangalore, comme toutes les villes indiennes, en raison de l’
intense circulation routière. Il lui faut concilier son 
aspiration à de meilleures conditions de vie avec les enjeux climatiques.
		
		
		Cette famille est représentative des jeunes générations qui commencent à accéder à la classe moyenne en Inde, car elles bénéficient de la forte croissance pays.
	
	
	
		Emissions de dioxyde de carbone (en tonnes équivalent CO2)
par personne de la famille urbaine jeune et moderne indienne en 2015
		
		
		
	
	
	
	En 2015, la 
consommation de cette famille est faible, ses principales émissions de CO2 proviennent de son utilisation de l’
électricité et du 
bus pour aller travailler, avec de nombreuses heures passées dans les 
embouteillages
	L’Inde n’a pas fait connaître de façon détaillée ses émissions sur les gaz autres que le CO2. Si on compte le CO2 seulement, pour contenir le réchauffement climatique à 2°C 
en 2050, le chiffre plafond est de 1,1 t de CO2 par personne par an.
	
		
	
	
		L’Inde, une économie émergente avec de profondes inégalités sociales
		
	 
	
  
  
    
    Emissions de CO2 par pays et par habitant
    
    
  
  
  
Si on considère les émissions globales de CO2 par pays, sur les 216 recensés, les trois pays les plus pollueurs sont la Chine, les Etats-Unis et l’Inde. L’Allemagne les talonne de près en 6e position, la France est placée en 17e position, l’Algérie en 34e position, le Pérou en 50e position et le Sénégal en 106e position.
    
	
		
			
		
	
	
  L’accès au logement, une priorité
	Ce jeune couple vient d’arriver à 
Bangalore, avec leurs deux enfants en bas âge. Cette ville qui approche les 
dix millions d’habitants est considérée comme la cité-jardin de l’Inde en raison de ses nombreux parcs. Sa population n’était que de cinq millions d’habitants en 2001 et de seulement 640 000 en 1947. La population urbaine du pays, à 
l’horizon 2030, doublera pour atteindre environ 609 millions d’habitants, soit environ 40% de la population mondiale.
	
	
		
			
		
	
	
	La température de cette ville est assez stable toute l’année, autour de 
25°C, car elle est située sur un haut plateau du Deccan. En revanche, 
la pluviométrie varie fortement, très sèche de décembre à avril et très humide pendant la mousson de mai à octobre.
	
	
	Ce couple participe 
financièrement aux frais de logement et aussi à la réparation ou au rachat des équipements de la maison en cas de panne. Les deux parents ont un 
téléphone portable et la famille utilise
 un ordinateur que le père a récupéré de son travail. Les deux travaillent sur ordinateur, et sont connectés. Ils essayent toutefois de consacrer un peu de leur temps libre à leurs enfants.
	
	
	
En 2030, l’augmentation des revenus de ce type de famille lui donne un 
accès rapide à la société de consommation. Le jeune couple est installé dans un 
logement neuf dans de nouveaux quartiers proches de leur travail. Cela est possible grâce à la politique dynamique de construction de logements et à 
l’accès au crédit facilité pour les familles. Leurs enfants ont bénéficié d’une éducation à l’environnement et au développement durable tout au long de leur scolarité, habituant leurs parents à recycler.
	
	
			
 
			
					100 villes intelligentes pour demain
					
					Le gouvernement indien a lancé un projet ambitieux, construire 
100 villes intelligentes à l’horizon 2022. Le gouvernement de Narendra Modi a alloué 
1,2 milliard d’euros pour la création de 
villes durables, intégrées et intelligentes. Il espère donner un toit à chacun, tout en développant des solutions pour faciliter 
l’accès à l’eau potable, moderniser les transports et les installations sanitaires du pays, et réaliser des économies d’énergie.
					
					
					Ces 100 villes seront construites en 
périphérie des mégapoles déjà existantes (Bombay, Calcutta, Bangalore, etc.). Elles visent à 
enrayer l’exode vers les grands centres urbains existants et à contrer les changements climatiques. Ces villes intelligentes seront modernes, dotées des 
meilleures infrastructures dans le domaine de l’eau, de l’électricité, de l’éducation et de la santé, et chacune d’elle aura un rôle particulier en tant que 
pôle d’activité économique (industrie chimique, transports, centre de recherche, agroalimentaire, etc.). Ce projet ambitieux devrait créer 
un million d’emplois pour la prochaine décennie. L’Inde a la volonté de faire appel 
aux capitaux et aux savoir-faire étrangers pour réussir son pari.
				
				
				
			 
	
	
	La première « smart city » indienne, Gujarat International Finance Tec-City (GIFT City.)
	
		
	
	
	
		Toute la famille est connectée avec des 
appareils mobiles « intelligents », qu’ils utilisent quotidiennement pour surfer sur les réseaux sociaux, réserver des billets de train, ou encore s’occuper de certaines tâches administratives.
		
		
		Le jeune couple 
s’est équipé de bons appareils électroménagers domestiques simples, mais facilitant la vie quotidienne. Il a pu acquérir un 
équipement électronique grâce aux connaissances du père en la matière, notamment en 
réparant des appareils d’occasion. Le couple s’est d’ailleurs investi dans une association du type « Repair Café ».
	
	
	
				
 
			
					Repair Café
					
					Donner une 
seconde vie à un objet, réparer ensemble, c’est l’idée des Repair Cafés. Ces « cafés des réparations » sont ouverts à tous. Des bénévoles experts dans un domaine aident des personnes qui souhaitent réparer un objet. Les 
outils et matériaux sont disponibles à l’endroit où est organisé le Repair Café, pour faire toutes les réparations possibles et imaginables. Vêtements, meubles, appareils électriques, téléphones portables, ordinateurs. C’est également un 
lieu de rencontres et d’échanges entre personnes d’un même quartier. Le concept a été créé par la Néerlandaise 
Martine Postma, ancienne journaliste. Elle a ouvert en 
2009, le premier Repair Café à 
Amsterdam. Depuis, ils se sont développés un peu partout dans le monde, on en trouve actuellement huit cent soixante-treize.
				
				
				
			 
		
		
	En 2050, ce jeune couple 
vit dans un nouveau logement, avec les parents pour préserver un lien social, ces derniers n’étant pas propriétaires et n’ayant pas accès à une pension de retraite suffisante. Leur 
équipement est de plus en plus connecté, ce qui leur permet de faire des économies en matière d’énergie (mise en veille à distance des appareils, etc.).
  
    
	
		
			
		
	
	
  Les déchets électroniques, une menace pour les mégapoles indiennes
	
	Ces deux jeunes se sont installés à 
Bangalore pour le 
travail. Lui est programmeur en informatique et elle est comptable en entreprise à Bangalore.
	
	
	La ville, surnommée la Silicon Valley indienne, est devenue en deux décennies, une des 
capitales mondiales de l’informatique. L’Indian Institute of Science est l’une des écoles les plus réputées au monde avec ses 2 000 chercheurs. Cette ville est assez cosmopolite depuis 
l’arrivée de chercheurs des grandes entreprises mondiales du secteur.
	
	
	Cette ville a attiré des jeunes diplômés du pays par la perspective d’une carrière professionnelle brillante. Bangalore est le quatrième centre technologique du monde et exporte 36% des logiciels indiens.
	
		Bangalore croule sous le poids de ses déchets électroniques
		
	 
  
    
	
		
			
		
	
	
  Des villes saturées par les embouteillages
	
	
	Le couple se rend 
au travail en bus, et passe de nombreuses heures dans les embouteillages. Il prend le train pour les grands déplacements. Heureusement que les grands-parents peuvent s’occuper des enfants.
	
	
				
 
			
			
					Le métro fait son apparition
					
						Près de 
mille nouveaux véhicules particuliers (deux et quatre roues) sont immatriculés chaque jour à Bangalore. La ville partage avec Delhi 
la première place pour le taux de motorisation en Inde, 32%, en majorité des deux roues. De nombreux embouteillages se forment chaque jour, augmentant la 
pollution de l’air. La vitesse moyenne dans le centre-ville ne dépasse guère 10 à 12 km/h. Le développement du 
métro va permettre de 
désengorger la ville et de réduire les émissions de dioxyde de carbone, d’environ 2,3 tonnes de CO2/an. Deux lignes (une est-ouest sur 18 km et une nord-sud sur 24 km) sont en service depuis le 20 octobre 2011. 
Des trains passent toutes les trois minutes et transportent jusqu’à 
30 000 personnes par heure. Deux autres lignes sont en cours de construction. Le métro devrait permettre d'
éviter l'émission de 7 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) sur 30 ans.
				
				
				
			 
	
	
	En 2030, le couple utilise un système de 
covoiturage à l’aide d'une application sur son « 
smartphone », pour se rendre au travail. Il loue parfois une voiture de ville pour sortir le week-end avec les enfants ou pour faire de gros achats.
	
	
	Ils assistent à beaucoup de mariages et sont très intégrés dans la communauté. Les festivals et fêtes restent très importants pour cette famille de nouveaux urbains ! Ils essaient également de 
rendre visite à leur famille qui est plus éloignée de la ville en s’y rendant en bus.
	
	
	
En 2050, les politiques publiques ont favorisé les 
transports en commun, des véhicules électriques accessibles à tous, plus rapides que par le passé et moins polluants.
	
	
	
Evolution de l’usage du mode de transport
(Emissions de gaz à effet de serre en kg équivalent CO2 par famille)
	
	
		
			 
 
				Bus, train
					Travail : 
1 092 kg
					Loisirs, vacances : 
81 kg
			 
			 
 
				Autopartage, covoiturage, Bus 
					Travail : 
260 kg
					Loisirs, vacances : 
337 kg 
			 
			 
 
				Location de voiture, Bus électrique, métro
					Travail : 
78 kg 
					Loisirs, vacances : 
22 kg 
			 
		
   
  
    
  
    
  
   
  Un meilleur confort, des émissions de CO2 stables
  
	Cette famille, sensibilisée par son éducation et sa culture aux 
enjeux climatiques, réussit à concilier 
l’amélioration de son mode de vie tout en contenant ses émissions de CO2. Elle augmente sa consommation d’énergie en 2050, néanmoins la part plus importante des 
énergies renouvelables dans la production d’électricité compense cette hausse.
	
	
	Cette famille bénéficie en outre de l’absence de besoins de chauffage et d’un mode de vie qui dans cette ville utilise massivement les 
transports collectifs et pratique en partie le 
télétravail. Il en résulte un 
niveau d’émission par habitant qui reste 
modéré et qui s’inscrit parfaitement pour cette famille de la classe moyenne dans
 la trajectoire préconisée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
  
  
  
	
		Evolution des émissions de dioxyde de carbone (en tonnes équivalent CO2)
par personne de la famille jeune et moderne indienne
		
		
			
	
	
	
 
	La contribution indienne aborde courageusement 
une question politique essentielle que toutes les autres contributions ont contournée. L’Inde tire de 
sa culture ancestrale une éthique individuelle de 
respect de la nature, des droits humains avec, à ce sujet, de nombreuses références au Mahatma Gandhi en insistant sur la nécessité de 
modes de vie simples. Elle pointe précisément les dérives qui sont celles du capitalisme financier, de l’accumulation de richesses, de l’extravagance de certains modes de vie. Cette contribution dit clairement que les améliorations de technologies et les financements ne suffiront pas à atteindre les objectifs sans 
une amélioration des comportements individuels et collectifs.