CHRONOLOGIE DES ÉVÈNEMENTS

Les violences dans l’État de Borno au Nigeria conduisent 6 000 personnes à trouver refuge dans des familles d’accueil dans la région de Diffa.

Les réfugiés de Diffa disent aux journalistes occidentaux qu’ils ont fui pour échapper à Boko Haram mais aussi parce qu’ils redoutent les abus perpétrés par l’armée nigériane.

Au lendemain du sommet de l’Élysée consacré à la lutte contre Boko Haram, le Niger lance l’opération « Ingar », qui signifie bouclier en kanouri : Ingar consiste en un renfort d’effectifs qui profite aux forces armées nationales, à la garde nationale, à la police et aux services de renseignements dans le Sud-Est du Niger.

Les réfugiés commencent à être logés sous tente dans des sites d’accueil temporaire. Les familles nigériennes ne peuvent plus absorber les personnes déplacées par les attaques de Boko Haram au Nigeria.

Les attaques de Boko Haram sur de nombreuses villes frontalières nigérianes, dont Malam Fatori et Damasak, provoquent un nouvel afflux de réfugiés. 300 militaires nigérians qui avaient fui les attaques resteront plusieurs jours dans la ville de Bosso avant de regagner le Nigéria.

Le gouvernement nigérien se résigne à approcher le HCR pour l’ouverture de camps de réfugiés dans les terres à cinquante kilomètres de la frontière. Trois sites seront identifiés : Goudoumaria, Kablewa et Sayam Forage.

Le sud du Niger est confronté à « une crise humanitaire avérée »

Appel de Bosso. En déplacement dans le sud-est du Niger, le Premier ministre nigérien Brigi Raffini interpelle la communauté internationale alors que le sud du Niger est confronté à « une crise humanitaire avérée ». Il cite le nombre de 87 516 déplacés, dont 45 333 enfants, dans 74 sites d’accueil temporaires sur les 104 que compte la région.

Le maire de Diffa affirme que Boko Haram recrute des jeunes dans le sud-est du Niger.

Boko Haram mène des incursions stratégiques sporadiques en territoire nigérien.

Le camp de Sayam Forage, à cinquante kilomètres au nord de Diffa, ouvre ses portes aux réfugiés.

À Diffa, lors de son premier déplacement en dehors de Niamey depuis son investiture, le président de l’Assemblée nationale Amadou Salifou, appelle la population à collaborer avec les autorités pour localiser les insurgés de Boko Haram infiltrés.

Le gouverneur de Diffa déclare que la région accueille 125 000 réfugiés.

Les forces de défense et de sécurité multiplient les opérations coups de poing pour débusquer des infiltrés de Boko Haram au Niger.

Le Conseil Paix et Sécurité de l’Union Africaine soutient le concept d’une force mixte internationale réunissant les pays du bassin du lac Tchad et le Bénin pour combattre Boko Haram.

Un bataillon d'environ 2 000 soldats tchadiens arrive en renfort à Bosso au Niger.

Boko Haram ouvre un nouveau front au Niger : attaques terrestres et tirs d’obus sur Diffa et Bosso.

Attentats suicides quasi quotidiens à Diffa, la ville se vide de sa population.

L’Assemblée nationale du Niger approuve à l’unanimité une résolution autorisant le président du Niger à envoyer des troupes combattre Boko Haram au Nigéria.

« La situation à Diffa est dramatique »

Le gouvernement nigérien proclame l’état d’urgence dans la région de Diffa pour un délai de quinze jours. La mesure vise notamment à accorder des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui d'ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit. Le ministre de la Défense nigérien Mahamadou Karidjo déclare que « la situation à Diffa est dramatique », alors que la ville de vide de sa population

Le gouverneur de Diffa dresse un premier bilan humain depuis les attaques du 6 février. Neuf civils tués, huit morts et dix-sept blessés du côté des soldats nigériens, cinq cents tués dans les rangs de Boko Haram.

« Le sud-est du Niger est désormais une zone de guerre »

Les agences onusiennes, pour des raisons sécuritaires, ne peuvent plus déployer d’acteurs humanitaires sur les sites qui accueillent les réfugiés et les populations déplacées. « La zone qui accueille les réfugiés dans le sud-est du Niger est désormais une zone de guerre » s’inquiète le HCR au Niger.

36 personnes sont tuées et 27 sont blessées suite au bombardement du village nigérien d’Abadam par des avions non identifiés. Des témoins affirment avoir reconnu des sigles blancs et verts du Nigéria sur les avions. Abuja dément. Une enquête a été ouverte par Niamey.

Le gouvernorat de Diffa interdit le transport de poisson fumé, au motif que Boko Haram se finance en partie grâce au commerce de carpes et de silures pêchés dans des zones du lac Tchad contrôlées par les insurgés.

« la guerre ne fait que commencer, votre objectif est de la gagner »

Le Président du Niger Mahamadou Issoufou se rend brièvement à Diffa. « la guerre ne fait que commencer, votre objectif est de la gagner » déclare aux soldats nigériens le président lors d’un discours radio diffusé.

Deux soldats nigériens sont tués et quatre sont blessés à Bosso à l’Est de Diffa suite à l’explosion d’une mine lors du passage de leur véhicule.