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Les chefs d'État fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine posent dans l'Africa Hall à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 25 mai 1963. © AP


1963

Le 25 mai, trente-deux États réunis à Addis-Abeba créent l'Organisation de l'unité africaine et adoptent la Charte qui en définit les objectifs et les institutions.

L'empereur éthiopien Haïlé Sélassié 1er accueille le président du Ghana, Kwame Nkrumah, venu à Addis-Abeba le 25 mai 1963 pour assister à la conférence constitutive de l'OUA. © AFP

Mue par le panafricanisme, la communauté d'États veut renforcer l'unité africaine et parachever la décolonisation du continent. À peine créée, l'OUA soutient les mouvements de libération dans les colonies portugaises et fonde un « comité de libération » contre la suprématie de la minorité blanche en Namibie et en République d'Afrique du Sud.

Les trente-deux pays signataires de la Charte de l’OUA sont : l'Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, l'Égypte, l'Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Liberia, la Libye, Madagascar, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan, le Tchad, le Togo, la Tunisie et l'Ouganda. L’Afrique du Sud est exclue en raison de sa politique d’apartheid.

Extrait du discours du président du Bénin, Hubert Maga, à l'ouverture du premier sommet de l'OUA.
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1964

Adhésion du Malawi, de la Tanzanie et de la Zambie

1965

Adhésion de la Gambie

1966

Adhésion du Botswana et du Lesotho

1968

Adhésion de la Guinée équatoriale, du Swaziland et de l'Île Maurice

1970

L'OUA condamne les pays occidentaux fournisseurs d'armes à l'Afrique du Sud.

La police attaque des manifestants dans le centre de Johannesburg le jour de la pendaison de Benjamin Moloise, combattant de l'ANC, le 18 octobre 1985. © Gideon Mendel/Corbis via Getty Images

Six ans auparavant, une résolution contre l'apartheid avait été adoptée lors du sommet du Caire. Par la suite, l'organisation réaffirmera régulièrement son soutien à la lutte anti-apartheid. Mais bridée par sa politique de non-ingérence, elle ne pourra exercer d'action efficace permettant l'abolition du régime ségrégationniste.

Au fil des ans, la situation s'enlise. En 1986, face au risque d'embrasement, Abdou Diouf, président du Sénégal, demande que le gouvernement de Pretoria soit soumis à des sanctions économiques.
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1973

Adhésion de la Guinée-Bissau

1975

Adhésion du Cap-Vert, des Comores, du Mozambique et de Sao Tomé-et-Principe

1976

Adhésion des Seychelles

1977

Adhésion de Djibouti

1979

Adhésion de l’Angola

1980

En avril, au cours de son IIe sommet extraordinaire au Nigéria, l'OUA adopte le Plan d'action de Lagos (PAL).

Ce plan s'inscrit dans le cadre d'une politique visant à redynamiser le développement économique de l'Afrique. Il sera suivi d'autres mesures dont la Charte africaine d’Arusha pour la participation populaire et le développement en 1990, le Traité d'Abuja en 1991 instituant la Communauté économique africaine (CEA), et l'Agenda du Caire en 1994. L'échec de ces plans conduira à la création du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) en 2001.

Cette année-là, le Zimbabwe intègre l’OUA.

Des villageois assistent à une démonstration de labour effectuée par le Centre des jeunes agriculteurs (CFJA), en septembre 1988, à Fada N'Gourma, au Burkina Faso. © Jean Blondin / AFP
1982

L'OUA reconnaît la République arabe sahraouie démocratique créée par le Front Polisario.

Deux ans plus tard, ce nouveau pays membre, représenté par son chef d'État, siège à la conférence d'Addis-Abeba. Le Maroc se retire de l'OUA en réaction à cette nouvelle adhésion, en raison du conflit qui oppose les deux pays au sujet du Sahara occidental.

Levée du drapeau du Front Polisario au Sahara occidental à l'occasion du cinquième anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique, le 27 février 1981. © Éric Preau/CORBIS/Sygma via Getty Images
Extrait d'une interview du roi du Maroc, Hassan II, à France Inter en 1992. Il explique son refus de l'admission de la République arabe sahraouie démocratique à l'OUA.
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1990

Adhésion de la Namibie

1993

Adhésion de l'Érythrée

1994

Le 7 avril, un génocide contre les Tutsis démarre au Rwanda. Il entraîne la mort de près d’un million de personnes.

Un an plus tôt, au Caire, l'OUA condamnait la tentative de coup d'État au Burundi et l'assassinat du président Ndadaye qui a marqué le début d'une période de conflits interethniques causant plus de 150 000 morts. Consciente que les guerres et instabilités politiques représentent un fléau et un véritable frein au développement de l'Afrique, l'OUA mettait alors en œuvre un « mécanisme de paix ». Ces mesures se révéleront inefficaces face aux massacres qui se dérouleront au Rwanda pendant plus de trois mois.



Les victimes du massacre de la mission catholique de Rukara, au Rwanda, le 5 mai 1994. © Scott Peterson / Getty
1994

L'Afrique du Sud rejoint l'OUA

L'apartheid est aboli et Nelson Mandela, élu président depuis peu, représente son pays au cours du XXXe sommet à Tunis.

Nelson Mandela, le premier président noir de la République d’Afrique du Sud, est accueilli par le président tunisien Ben Ali, à l’aéroport de Tunis, le 12 juin 1994. © Fethi Belaid / AFP

À peine élu, le 29 avril 1994, Nelson Mandela adresse de chaleureux remerciements à l'OUA. « L'Organisation de l'unité africaine a été l'un de nos soutiens les plus forts. »
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1999

Le 9 septembre, au cours de son IVe sommet extraordinaire, l’Organisation de l’unité africaine adopte la Déclaration de Syrte qui lance le projet de l’Union africaine.

Affiche du sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) qui s’est tenu du 8 au 9 septembre 1999 à Syrte, en Libye. © Georges Mérillon/Gamma-Rapho via Getty Images
Extrait du discours du chef de l'État libyen, Mouammar Kadhafi, le 7 septembre 1999. « Tout ça figure déjà dans le Traité d'Abuja et la Charte de l'OUA. »
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2000

Le 11 juillet, l'Acte constitutif de l'Union africaine est signé à Lomé, au Togo.

Un an plus tard, le XXXVIIe et dernier sommet de l'OUA se tient à Lusaka, en Zambie. Une quarantaine de chefs d’État ratifient la transformation de l’organisation qui prendra le nom d'Union africaine.
La mise en place du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) se fait le 23 octobre 2001.

Le 12 juillet 2001, à l'issue du sommet de l'OUA, le président nigérien Ahmadou Tandja (à gauche) et le président tchadien Idriss Deby quittent Lusaka. © Alexander Joe / AFP
2002

La première session inaugurale de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine se tient le 9 juillet 2002 à Durban, en Afrique du Sud.

Photo du logo du sommet de l'Union africaine (UA) le 9 juillet 2002 à Durban, en Afrique du Sud. © Alexander Joe / AFP
Extrait du discours prononcé par le président du Gabon, Omar Bongo, au cours de la cérémonie d’ouverture, le 9 juillet 2002. « L'Union Africaine est une grande victoire pour l'Afrique. »
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2003

En juillet, les institutions majeures de l'Union africaine – la Commission, le Parlement panafricain et le Conseil exécutif – sont mises en place au cours du sommet de Maputo.

Sur le modèle des Nations unies, l’UA se dote aussi d'un Conseil de paix et de sécurité (CPS), qui sera actif à partir de 2004, et envisage de mener des interventions militaires et des opérations de maintien de la paix en Afrique.

L’Ivoirien Amara Essy, président intérimaire de la Commission de l’Union africaine, ici en avril 2003, à Bujumbura, au Burundi. © Marco Longari / AFP
2007

Au cours du IXe sommet de l’Union africaine à Accra, au Ghana, la création d’un gouvernement africain fait l'objet de débats houleux.

Le Sénégal et la Lybie prônent, sans succès, l'idée d’une Union politique africaine. Élu président de l'UA en 2009, Mouammar Kadhafi défendra tout au long de son mandat sa vision des « États-Unis d'Afrique », sans réussir à concrétiser ce projet.

Les chefs d'État et de gouvernement posent pour la photo après l'ouverture du sommet de l'Union africaine à Accra, au Ghana, le 1er juillet 2007. © Issouf Sanogo / AFP
Alpha Oumar Konaré dresse le bilan de ses quatre années à la tête de la Commission de l’UA, de 2003 à 2008 : « Il s’agit aujourd’hui pour notre organisation de ne pas biaiser, sans cela notre continent ne pourra jamais avancer. »
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2011

Le Soudan du Sud est officiellement reconnu comme un État et adhère à l'UA.

2012

Le 16 juillet, Nkosazana Dlamini-Zuma, ministre de l'Intérieur sud-africaine, devient la première femme élue à la tête de la Commission de l'Union africaine.

La ministre sud-africaine de l'Intérieur Nkosazana Dlamini-Zuma (G), nouvellement élue et première femme à la tête de la Commission de l'Union africaine (UA), est félicitée par son prédécesseur, le Gabonais Jean Ping, le 16 juillet 2012 lors du 19e Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba. © Simon Maina / AFP
2013

Lors des cérémonies de son cinquantenaire, le 27 mai 2013, l'Union africaine annonce la création d'une force d'intervention rapide et prévoit de mettre en place la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (CARIC) au cours de l'année 2014, précédant la création de la Force africaine en attente, projetée pour 2015.

Les chefs d’État de l’Union africaine réunis à Addis-Abeba, le 27 janvier 2013. © Reuters.
Extrait du discours du président guinéen, Alpha Condé, prononcé à l'ouverture des cérémonies du cinquantenaire de l'OUA : « La renaissance de l'Afrique passera par la prise en charge par les Africains eux-mêmes de leur destin. »
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2014

Au cours de l'année 2014, l'Union africaine intervient lors de deux graves crises qui ont frappé le continent.

Face à la flambée d'Ebola, l'Organisation panafricaine se mobilise tardivement, en septembre, alors que l'épidémie s'est déclarée depuis plusieurs mois déjà. Au Burkina Faso, l'Union africaine accompagne la transition politique du pays après la fuite du président Compaoré fin octobre.
Mais l'UA est critiquée pour son silence face aux dirigeants qui cherchent à modifier les Constitutions pour se maintenir au pouvoir.
Quelques mois plus tôt, en juin, lors du XXIIIe sommet de l'Union africaine en Guinée équatoriale, les débats avaient entériné et précisé la mise en place, en deux temps, de la future force africaine. Le 30 janvier 2014, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz était élu à la présidence de l'Union africaine.

Les pressions de la rue ont précipité la chute du président burkinabè Blaise Compaoré, provoquant sa démission le 31 octobre 2014. © Issouf Sanogo / AFP
2015

Renforcement de la collaboration entre l’Union africaine et les Nations unies

Alors que l’Union africaine fait face aux nombreuses crises qui frappent le continent – Libye, région des Grands Lacs, Mali, Sahel, Soudan du Sud, Somalie, Darfour et Boko Haram –, la IXe réunion annuelle entre le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA et le Conseil de sécurité des Nations unies est l’occasion pour les deux institutions de discuter des moyens visant à renforcer leur partenariat pour consolider la paix et la sécurité en Afrique.
L’année 2015 marque aussi le lancement de l’« Agenda 2063 », le plan d’action que se donne l’Union africaine d’ici au centenaire de sa création en matière de développement inclusif et durable.

Des enfants affluent pour récupérer les restes des largages de nourriture près du village de Nyal, dans l'État d'Unité, au Soudan du Sud, le 24 février 2015. © Tony Karumba / AFP
2017

Signature d’un accord-cadre entre l’Union africaine et les Nations unies

En janvier 2017, le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat signe, avec Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, un accord-cadre qui renforce la collaboration des deux institutions en matière de paix et de sécurité sur le continent africain. La question des financements des opérations conjointes reste cependant à finaliser.

Après trente-deux ans d’absence, le Maroc fait son retour au sein de l’Union africaine. Rabat avait quitté l’Organisation de l’unité africaine en 1984 en réaction à l’admission de la République arabe sahraouie démocratique avec laquelle il était en conflit au sujet du Sahara occidental.

Le roi du Maroc, Mohammed VI, à la tribune de l’Union africaine, le 31 janvier 2017. © Zacharias Abubeker / AFP
2018

Année de réformes au sein de l’Union africaine

Le chef de l’État rwandais Paul Kagame, qui assure la présidence tournante de l’UA, lance un vaste projet de réformes visant le fonctionnement de l’organisation panafricaine, notamment à travers la refonte de sa Commission ; la restructuration de son financement par le biais de mesures d’autofinancement mais aussi de plans de lutte contre la corruption. En mars 2018, quarante-quatre pays africains signent l’accord établissant la ZLEC, la zone de libre-échange continentale pour la création d’un marché commun de plus de 1,2 milliard d’habitants.

Le président rwandais Paul Kagame et président de l'Union africaine s'exprime lors de la XXXe session de l'Union africaine à Addis-Abeba, le 29 janvier 2018. © Simon Maina / AFP
2021

L’Union africaine face à la pandémie de Covid-19

L’Afrique a été plutôt épargnée lors de la première vague de Covid-19 en 2020, en grande partie grâce à l’anticipation du CDC (Centre de prévention et de contrôle des maladies de l’Union africaine). Anticipation attribuable à l’expérience acquise après l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest ainsi qu’à la mise en place d’une stratégie continentale conjointe. Mais les vagues suivantes frappent durement l’économie du continent qui peine à vacciner sa population, avec moins de 3 % totalement immunisée. L’Union africaine parvient à obtenir 270 millions de doses de vaccins en bénéficiant du dispositif Covax lancé par l’OMS. Dans un même temps l’Afrique du Sud, le pays du continent le plus touché par la pandémie, lance la construction de la première usine de fabrication d’un vaccin « africain pour l’Afrique et pour le monde entier ».

La compagnie ferroviaire sud-africaine Transnet a transformé le train en un centre de vaccination Covid-19 pour aider le gouvernement à accélérer le déploiement de la vaccination dans les communautés reculées du pays. Ici à la gare de Springs sur l'East Rand, en Afrique du Sud, le 30 août 2021. © Siphiwe Sibeko / REUTERS